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Excréments, dégradations, nuisances: dans les refuges de montagne, les incivilités explosent

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Les incivilités sont en hausse dans les refuges de montagne, qui restent ouverts l'hiver et au printemps mais sans être gardés. Résultat, certains randonneurs se permettent de dégrader les bâtiments. Des dégradations qui ont un coût et aussi une explication.

En montagne, la colère gronde. Le Syndicat des Gardiens de Refuges en Montagne et la Fédération Française des Club Alpins et de Montagne, alertent sur une augmentation des incivilités et des dégradations dans les refuges.

Car ces refuges, qui ne sont pas gardés en hiver et au printemps, restent ouverts aux randonneurs qui peuvent quand même s’y abriter et la plupart du temps, gratuitement, en respectant le lieu.

Mais ce respect visiblement s’effrite et les gardiens contactés par RMC font un triste constat: des barreaux d’échelles arrachés pour faire du feu, des lavabos cassés ou encore des tags dans les refuges.

"C’est désolant", enrage un gardien, "des incivilités, il y en a toujours eu, mais on voit des choses qu’on ne voyait pas avant" explique celui qui a retrouvé dans son refuge des bouteilles d’urine et des excréments cette année.

Les indiscrets : Incivilités dans les refuges de montagne, l'alerte - 23/06
Les indiscrets : Incivilités dans les refuges de montagne, l'alerte - 23/06
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Fréquentation en hausse, nouveau public...

La plupart des professionnels confirment à RMC cette hausse des incivilités:

"Pour la première fois cette saison, j’étais en stress de savoir comment j’allais retrouver mon refuge", explique l’un d’entre eux.

D’autant que pour réparer c’est toute une organisation ajoute-t-il: "Ça prend du temps, il faut faire venir les assurances, puis faire monter les pièces jusqu’au refuge, tout cela à un coût,”

Alors comment en est-on arrivé là? Tous ont la même réponse: "La fréquentation des refuges a augmenté de 20% en 5 ans avec un public différent", résume le syndicat des gardiens.

Un constat partagé sur les réseaux sociaux par des randonneurs confirmés: "Des gens ont fait la fête jusqu'à 2h du matin, et tant pis pour ceux qui ont une course le lendemain", peut-on lire. Certains refuges appellent donc tous les randonneurs à faire preuve de bon sens sans quoi, ils pourraient fermer leurs portes l’hiver prochain.

Pierre Bourgès