"Faire jouer Bruno Le Maire": le jeu vidéo prend sa revanche à la Paris Games Week après les émeutes

C'est le plus grand salon français dédié aux jeux vidéo. Le syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs (SELL), l'organisateur de l'événement, attend environ 200.000 visiteurs pour cette 12e édition de la Paris Games Week. Et la pratique du jeu vidéo en France atteint des sommets. Selon une étude du SELL, plus de 7 Français sur 10 âgés de 10 ans et plus jouent aux jeux vidéo, au moins une fois par jour. Soit 39,1 millions de Français.
Pourtant, malgré leur popularité, les jeux vidéo sont souvent la cible des politiques. En juin dernier, c'est le président Emmanuel Macron lui-même qui avait pointé du doigt leur rôle dans les émeutes après la mort de Nahel. Le chef de l'Etat avait fini par faire amende honorable, soulignant le rôle des jeux vidéo pour la jeunesse, et l'économie française.
Les ministres invités à jouer
"L'actualité nous a montré que les jeux vidéo ne sont pas la cause visiblement des dérèglements du monde et de la société", défend ce mercredi sur RMC et RMC Story Nicolas Vignolles, le directeur de la Paris Games Week. "Trouver dans le jeu vidéo, un coupable facile, c'est l'histoire des 20 dernières années", ajoute-t-il.
"Dans toutes les familles de France, il y a des enfants qui jouent. Je ne suis pas sûr qu'ils sont tous à lancer des pavés dehors ou menacer la République. Il y a telle importance des jeux vidéo en France que cette phrase, elle dépassait la pensée du président ", estime Nicolas Vignolles.
Depuis, la hache de guerre semble être enterrée. Cinq ministres sont attendus à la Paris Games Week: "On va les faire jouer. Bruno Le Maire, on va le faire monter dans un baquet de Formule 1 pour tester une simulation de jeu de course. Je pense qu'il va aimer", assure le directeur du salon.
"Je n'arrive plus à m'arrêter"
Le risque que présentent les jeux vidéo, c'est l'addiction. Depuis 2019, l'OMS reconnaît l'existence d'un trouble du jeu vidéo.
Naïl, l'un des premiers visiteurs de la Paris Games Week, est venu tester un nouveau jeu vidéo. Ce qui ne change pas vraiment le quotidien de ce collégien, qui passe "entre trois et cinq heures par jour" devant la console. Au point parfois d'avoir du mal à débrancher: "Quand je joue toute la journée, je n'arrive plus à m'arrêter" reconnaît-il.
Jouer jusqu'à s'oublier, cela arrive aussi à sa grande sœur Sana. "On est un peu addict. On se lève, on va directement sur sa console. On se prive d'aller aux toilettes ou de manger, ou alors on mange n'importe quoi", ajoute-t-elle, lucide.
"C'est mon équilibre, certains vont chasser, moi je joue aux jeux vidéo"
Pour Alex, les jeux vidéo, c'est pratiquement tous les jours, en ligne avec un ami: "Cela m'arrive de passer sept à huit heures d'affilée". Mais jamais, il ne s'est senti addict aux jeux vidéo: "J'ai une vie sociale. C'est mon équilibre, certains vont chasser, moi je joue aux jeux vidéo".
Effectivement, jouer beaucoup aux jeux vidéo n'est pas forcément signe d'addiction, pour Stéphanie Ladel, addictologue. Mais il y a des signaux qui ne trompent pas: "C'est une personne qui ne prend plus soin de ses besoins vitaux et notamment son temps de sommeil", explique-t-elle. Son conseil pour ne pas sombrer dans l'addiction, essayer de consacrer plus de temps à d'autres loisirs.