"Gilets jaunes": comment le gouvernement peut renouer le dialogue

Réunion de crise ce dimanche à l'Elysée au lendemain des scènes de guérilla urbaine à Paris qui ont marqué une nouvelle escalade dans le conflit des "gilets jaunes" devenu une crise politique majeure.
Pour le président de l'institut de sondage Elabe Bernard Sananès, ces scènes de violence ne desserviront pas forcément l'image des "gilets jaunes" dans l'opinion publique: "La semaine dernière quand les premiers incidents avaient éclaté sur les Champs-Elysées, les enquêtes qui ont été réalisées montraient que cela n'avait pas entraîné de recul dans un mouvement qui est très approuvé par l'opinion".
Et selon lui, l'opinion se retournera vers le gouvernement: "La question c'est de savoir à qui l'opinion peut imputer la responsabilité du pourrissement de la situation. Historiquement, on sait qu'au bout de quelques jours, l'opinion se retourne toujours vers l'exécutif, vers ceux qui sont au pouvoir".
"Le sentiment d'être dans une impasse"
Il estime que le gouvernement devra lâcher du lest face aux revendications des "gilets jaunes":
"On a le sentiment d'être dans une impasse. L'exécutif est face à trois urgences: le rétablissement de l'ordre public, l'évitement d'une crise politique et la recherche d'interlocuteurs pour trouver une sortie de crise. Dans cette sortie de crise, on voit bien que dans les revendications, il faut mettre un préalable, que le gouvernement revienne sur la hausse des taxes. Cette mesure qui a été le déclencheur de la colère est aussi un symbole. On voit des gens qui n'ont jamais été manifester et ils se disent que ce serait une preuve de considération d'obtenir quelque chose. Je ne vois pas comment le gouvernement pourra renouer le dialogue sans concéder un symbole aux 'gilets jaunes'".
La réunion prévue à l'Elysée doit se tenir en présence du Premier ministre, Edouard Philippe, des ministres de l'Intérieur et de la Transition écologique, Christophe Castaner et François de Rugy, ainsi que du secrétaire d'Etat Laurent Nunez.