"Gilets jaunes": Édouard Philippe a-t-il raison de parler "d'anarchie"?
D'abord des agressions verbales. A Cognac, en Charente, une automobiliste noire a été insultée par les manifestants: "Rentre chez toi, retourne dans ton pays". A Bourg-en-Bresse, dans l’Ain, des paroles homophobes ont été proférées à l’encontre d’un conseiller municipal de la commune.
Il y a aussi les agressions physiques. A Béthune, dans le Pas-de-Calais, ou encore à Saint-Quentin dans l’Aisne, des manifestants ont été fauchés par des voitures qui ont forcé les barrages.
"La liberté de manifestation c'est pas l’anarchie"
En aucun cas acceptable pour Edouard Philippe, le premier ministre, qui s’est exprimé ce dimanche soir sur France 2.
"Nous avions indiqué, non pas du tout pour les contrôler mais pour faire en sorte qu’elles puissent être sécurisées, qu’il fallait déclarer ces opérations. Encore une fois, la sécurité a été une constante de notre attitude. En France, la liberté d’expression elle est garantie. La liberté de manifestation elle est garantie. Ce sont des droits, il faut se battre pour les garder, je n’ai aucun problème là-dessus mais la France, c’est la liberté d’expression, la liberté de manifestation mais c’est pas l’anarchie".
Au total, ce weekend, plus de 300.000 manifestants étaient répartis sur plus de 2.000 points de blocage à travers le pays. 157 gardes à vue, un mort, 400 blessés dont 14 dans un état grave.
"Ça serait bien qu’il démissionne parce qu’on n’en peut plus là"
Pour autant, Nadine ne comprend pas pourquoi le Premier ministre parle d’anarchie
"C’est pas vrai. L’anarchie elle ne venait pas des gilets jaunes. Toutes les mobilisations elles ont été faites dans le respect d’autrui. On a été entendu, on a été encouragé par certaines personnes qui n’ont pas pu faire le blocage avec nous. Ceux qui étaient récalcitrants c’était une petite masse et la police l’a bien vu puisqu'ils sont venus de suite nous porter main forte. Le discours d’Edouard Philippe au contraire, il renforcera notre lutte. Il y a eu une révolution en 1789 contre le Roi et les paysans ont coupé la tête au Roi. Nous, on peut peut-être pas lui faire la même chose mais ça serait bien qu’il démissionne parce qu’on n’en peut plus là".
Nadine était encore ce dimanche soir sur un barrage routier près de Toulouse. Elle compte bien poursuivre le mouvement. Et espère, comme de nombreux gilets jaunes, être rejoints par les agriculteurs, les routiers ou encore les infirmiers qui doivent manifester cette semaine.