"Gilets jaunes": "l'Acte 5" est-il de trop? Ca fait débat sur RMC
"Acte 5" ou non? Les "gilets jaunes" sont, plus que jamais, sous pression après l'attaque de Strasbourg.
Le gouvernement a appelé les "gilets jaunes" à "être raisonnables" et à renoncer à leurs manifestations samedi, s'attirant une fin de non-recevoir de certains d'entre eux et des réactions politiques contrastées.
Depuis Bruxelles, le président de la République a déclaré de son côté avoir apporté par ses annonces lundi une réponse "à la fois légitime et importante pour la France", à une "colère légitime" du peuple.
Autres voix qui s'élèvent contre ces rassemblements: les policiers et les commerçants. Les forces de l'ordre, déployées sur plusieurs terrains et notamment Vigipirate, sont épuisées. L'un des réprésentants syndicaux lançait ainsi un message aux "gilets jaunes" sur RMC.
Avec des dégâts qui se chiffrent en millions - 10 millions d’euros samedi dernier à Paris, 1 million à Toulouse, même chose à Bordeaux-, les commerçants sont désespérés à quelques jours de Noël. D'autres secteurs, sont lourdement impactés par cette mobilisation qui a éclaté il y a un mois: -25% de réservations dans les hôtels, le secteur du jouet et de l’habillement particulièrement touchés par les fermetures de magasins, -48% des ventes dans la bijouterie...
Mais la plupart des pages "gilets jaunes" sur les réseaux sociaux appellent à rester sur les ronds-points. Comme Anne-Sophie, à Bordeaux:
"On maintient la manifestation et il y aura plusieurs actions. Il y aura une marche, les péages... comme samedi dernier. On fera sûrement une minute de silence pour respecter ce qu'il s'est passé à Strasbourg. Tout est maintenu" confie-t-elle. "On est toujours pacifistes, donc il n'y a aucun problème pour nous. Ca se passera dans le calme et on continuera nos actions jusqu'à ce que Macron comprenne.
"On est en train de parler du RIC, le réferendum d'initiative citoyenne. Ils en ont parlé à l'Assemblée. Donc ce n'est pas maintenant qu'il faut lâcher. Il faut continuer à fond!" estime la jeune femme.
"On ne peut pas rester en mode 'anarchie'"
Autre revendication: la lutte contre le terrorisme, après l’attentat de Strasbourg. Certains gilets jaunes souhaitent porter un brassard noir demain.
Mais d’autres, certes minoritaires, appellent à cesser les manifestations pour se concentrer sur la grande concertation proposée par le gouvernement à partir de demain. Les Français ont ainsi trois mois pour faire entendre leur voix. Audran, gilet jaune à Bordeaux lui aussi, en attend beaucoup:
"J'y suis favorable. Il faut un minimum de structure quand même. On ne peut pas rester en mode 'anarchie'. On ne peut pas être écouter sans se structurer un minimum. Sans gouvernement, sans parti: on est apolitiques, on n'est pas syndiqués, mais à partir de ce moment-là, il faut qu'on se mettre tous d'accord, avoir des appuis forts. Il y a trop de discours différents, il faut réunir tous ça et faire quelque chose d'uni. Faire les choses comme il faut!"
Dialoguer plutôt que bloquer ou manifester: les responsables politiques encouragent le mouvement, qui reste minoritaire. Le maire Les Républicains de Saint-Etienne, dont le centre-ville a été la proie des casseurs samedi dernier: "Le message des 'gilets jaunes' est devenu inaudible, dit-il, parce que les manifestations sont maintenant un support pour les pilleurs et les casseurs".
A Paris, quelque 8.000 forces de l'ordre et 14 véhicules blindés sont au coeur du dispositif mis en place pour encadrer les "gilets jaunes", a annoncé le préfet de police vendredi.