"On ne comprend plus rien": le mouvement des gilets jaunes vu de l'étranger
Depuis le 17 novembre, un mouvement de contestation inédit touche la France. Les premières revendications, apolitiques, concernaient la hausse des taxes sur les carburants, pour ensuite dériver sur le ras-le-bol fiscal général et la baisse du pouvoir d'achat des Français. Après 8 semaines de blocages et de manifestations qui ont parfois tourné dans la violence, la situation semble se poursuivre et la colère ne s'estompe.
Vu de l'étranger, les revendications paraissent parfois confuses vu que le mouvement s'est éloigné de sa raison d'être initiale. Le journaliste britannique de France 24, Philippe Turl, est intervenu pour témoigner de cela dans Radio Brunet ce lundi sur RMC. Il confirme que la situation n'est plus très claire aux yeux des Anglais, et que l'image de la France se délite au fur et à mesure des semaines.
"On a l’impression qu’on est face à un pouvoir qui vacille qui n’a pas absolument pas compris la mesure de ces manifestations"
"Je ne reconnais plus les mêmes protestations quand je vois la violence contre la police, contre les ministères. L’image de la France est tellement écornée à cause de ces manifestations de violences, que les gens commencent à avoir peur de venir. Ma famille, mes amis en Angleterre me demandent: 'Mais qu’est-ce qu’il se passe ? Est-ce que c’est la révolution ? Est-ce que tu es en sécurité?'"
Finalement, le journaliste tourne le problème à l'envers et se demande si les gilets jaunes ne seront les premières victimes de ce mouvement, alors que nombre de commerçants regrettent la baisse de leurs chiffre d'affaires depuis le début de la mobilisation.
"Je veux bien qu’on proteste je n’ai rien contre les “gilets jaunes”, mais avec la baisse de l’activité, des chiffres d’affaires des commerçants, ne sont-ils pas en train de se tirer une balle dans le pied".
"Tout ça n'est pas bon pour la France"
Le gouvernement et Emmanuel Macron ne sortent pas plus grandis de cette crise selon le journaliste bilingue. "On a l’impression qu’on est face à un pouvoir qui vacille qui n’a pas absolument pas compris la mesure de ces manifestations et n’a pas apporté les réponses nécessaires."
Selon lui, la réputation déjà internationale de la France comme étant un pays contestataire ne va donc pas s'améliorer avec cette nouvelle période de crise.
"Le problème si on peut l’appeler ainsi est que la France à la réputation d’un pays qui est toujours en train de se plaindre et de se mettre en grève. Souvent on se dit en Grande-Bretagne de faire attention quand on vient dans le pays. Tout ça n’est pas bon pour la France."