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"Il a subi près de 30 opérations": trois ans après leur agression à Viry-Châtillon, quatre policiers face à leur 13 agresseurs

Ils avaient été attaqués avec des cocktails Molotov et des pavés. Trois ans après ils sont toujours profondément traumatisés.

Trois ans après, la scène est toujours bien présente dans l’esprit des policiers. Le 8 octobre 2016, deux voitures de policiers sont attaquées par un groupe de jeunes à Viry-Châtillon. Ce jour-là, une vingtaine de jeunes cagoulés lance des pavés et des cocktails Molotov allumés sur deux voitures de police. 

Quatre policiers se trouvent pris au piège dans leur véhicule qui s'embrase. L'un d'eux met plus de temps à sortir, il se transforme en torche vivante. Des policiers qui sont à jamais traumatisés, selon Olivier Michelet, délégué syndical Unité SGP FO dans l'Essonne.

"Trois d’entre eux ont rejoint d’autres départements de leur choix. Pour Vincent, il a subi près de 30 opérations. Il a failli perdre l’usage de sa main. Il a été touché aux poumons, du visage, du corps, il n’est toujours pas en état de reprendre le travail. C’est très difficile pour lui physiquement et mentalement", explique-t-il.

"Rien n'a évolué"

Juste après l'attaque, de nombreux policiers en colère manifestent. Parmi eux, Catherine, elle était policière dans l'Essonne au moment des faits. Si les policiers ont bien obtenu du matériel de défense comme des casques ou des boucliers, elle déplore que les effectifs eux n'aient pas augmenté.

"Il y a eu beaucoup de paroles à l’époque, mais les renforts ne sont jamais arrivés. Les gens continuent de travailler, d’y aller, mais toujours avec la peur de la mise en jeu de votre intégrité physique. Rien n’a évolué, c’est navrant", indique-t-elle. 

Ce matin, des dizaines de policiers seront présents à l'audience pour soutenir leurs collègues, ils feront face à leurs 13 agresseurs présumés. Le procès doit se tenir jusqu’au 6 décembre. 

Aurélia Manoli avec Guillaume Descours