"Il faut récompenser l'effort": LR veut donner la priorité aux travailleurs dans les logements sociaux

Des logements sociaux bientôt accessibles aux travailleurs en priorité? C'est l'objectif de la proposition de loi du groupe LR débattue ce jeudi à l'Assemblée nationale. Le Rapporteur s'appuie sur les difficultés de certains travailleurs pour se loger en pleine crise du logement.
Vincent Jeanbrun, député (LR) du Val-de-Marne à l'origine de la proposition de loi estime ce jeudi sur RMC et RMC Story qu'"il faut récompenser l'effort, le mérite".
"Être en activité professionnelle aujourd'hui ne fait pas de vous quelqu'un de prioritaire dans les commissions d'attribution avec les bailleurs et les mairies".
L'élu veut que le travail devienne le quinzième critère de priorité pour obtenir un logement social. "A dossier équivalent, c'est la personne qui travaille, on doit récompenser l'effort et le mérite", insiste-t-il.
"Des travailleurs pauvres travaillent mais dorment dans leur voiture"
Fatou, assistante sociale qui a attendu 3 ans avant d'obtenir une place en HLM à Marseille: "J'étais mère célibataire dans un logement privé", se souvient-elle au micro de RMC. Alors quand il s'agit de prioriser ou non les travailleurs dans l'obtention des logements sociaux la jeune femme n'est pas contre, mais "cela dépend quel genre de travailleurs". "Il y a des travailleurs pauvres qui travaillent mais dorment dans leur voiture", note-t-elle.
Angélique, elle ne peut plus travailler, elle est en invalidité. Depuis elle vit dans un logement social avec ces 4 enfants: "Je ne pourrais aller nulle part ailleurs. J'ai tenté de faire un prêt, on me l'a refusé parce qu'il n'y a pas de garanties pour un invalide".
Mais pas question cependant de pénaliser les autres personnes déjà prioritaires comme celles en situation de handicap ou les familles monoparentales tient à rappeler Vincent Jeanbrun: "Mais on a des travailleurs qui se font passer devant par des gens qui ne travaillent pas", insiste le député.
Construire plus de HLM la solution?
Il estime que l'intégration des travailleurs dans des logements sociaux où personne ne travaille est essentielle pour la mixité sociale: "On pourrait donner la liberté aux commissions de privilégier ceux qui travaillent pendant quelques mois. On a l'impression que ceux qui travaillent, c'est la dernière roue du carrosse", déplore l'élu.
Pour Angélique, la solution se trouve plutôt dans la création de nouvelles habitations sociales. Un avis partagé par Thierry Del Baldo, président de la Confédération générale du logement des Bouches-du-Rhône: "On est en train de nous dire que parce que le gouvernement n'a pas développé le logement social, les pauvres et ceux qui ne travaillent pas n'y auront plus le droit". Une crainte partagée par la défenseure des droits qui souligne qu'une telle loi risquerait d'engendrer une mise en concurrence des publics prioritaires.
"Il faut créer du logement si on veut loger les gens", concède Vincent Jeanbrun. "Il faut du logement social pour tout le monde mais peut-être pas à vie", conclut le député.
En 2023, 2.6 millions de ménages étaient en attente de logement social. Et au 1er janvier 2024, la France comptait 5.4 millions de logements locatifs sociaux avec une hausse de 0,9 % sur un an.