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J’ai très peur qu’il se fasse blesser, ou pire, qu’il ne rentre pas: l'émotion d'une femme de gendarme avant l'Acte 19

Mobilisées depuis le 17 novembre, les forces de l'ordre sont épuisées. C'est également le cas de leurs proches qui s'inquiète chaque samedi pour leur sécurité.

Les policiers et gendarmes n’en peuvent plus. Alors que le mouvement des "gilets jaunes" n’en finit plus, les forces de l’ordre sont chaque semaine mobilisées les samedis pour assurer l’ordre dans les manifestations, et ce, depuis le 17 novembre dernier. 

Une situation épuisante, surtout que les manifestations ont souvent été violentes avec des forces de l’ordre violemment attaqués par des casseurs. Ce samedi, encore, ils seront 5000 à être mobilisés rien qu’à Paris. 

Parmi eux, il y aura le mari de Claire, qui est sur le terrain depuis le 1er samedi de manifestation. Cela fait donc 19 semaines que Claire dit au revoir à son mari, lorsqu'il rejoint Paris pour assurer le maintien de l'ordre sur les Champs-Elysées. 19 semaine que la jeune femme de 26 ans, retient son souffle.

"C’est très très long, ça ne s’arrête jamais. J’ai très peur qu’il se fasse blesser, mais pire, j’ai peur qu’il ne rentre pas. J’ai peur de ça, c’est ma hantise. Je me dis à un moment donné, il va y avoir un drame, c’est sûr", confie-t-elle. 

"Ils se trompent de combat"

La semaine dernière, la violence est montée d'un cran. Son mari a été pris pour cible par les manifestants.

"Il s’est pris des pavés. Il a eu de la chance, il n’a pas été blessé, mais j’ai vu tout de suite qu’il avait eu peur. Je me suis dit, je ne veux plus ces samedis-là. Ils sont persuadés que les gendarmes, les policiers leur veulent du mal, mais en fait, ils se trompent de combat" , affirme-t-elle.

Samedi matin, et comme chaque semaine, Claire va allumer la télévision, et ne plus la lâcher jusque tard dans la nuit pour scruter chaque minute de la manifestation et espérer qu'il n'arrive rien à son mari. 

Marie Monier avec Guillaume Descours