Les conjoints appartiennent à la même catégorie sociale dans quatre couples sur dix

En France, qui se ressemble s’assemble. Tous métiers confondus, dans quatre couples sur dix, les deux conjoints appartiennent à la même catégorie sociale selon le portrait social de la France que vient de publier l’Insee.
C’est davantage encore dans les milieux aisés ou les professions intellectuelles (enseignants, journalistes, ingénieurs, cadres, chefs d'entreprises). C’est moins vrai au bas de l’échelle sociale.
Une exception notable: les indépendants, qu'ils soient à l’aise financièrement (avocats, médecins, chefs d'entreprise) ou plus modestes (artisans, commerçants, etc.), choisissent dans deux cas sur trois leur conjoint dans le même milieu social qu’eux.
Pas une stratégie consciente
Comment s’explique cette homogénéité? Ce n'est pas une stratégie consciente: on ne tombe pas amoureux en sélectionnant des CV. Mais chacun rencontre son conjoint dans le milieu qu'il fréquente. Or au travail, dans les études, les loisirs, dans son quartier, on côtoie des gens du même milieu social.
On se comprend mieux avec quelqu'un qui a fait les mêmes études, qui a le même mode de vie, qui a reçu de sa famille la même éducation, les mêmes valeurs. Qui vit dans le même quartier, aussi. Or, il y a de moins en moins de mixité sociale.
A qui profite le plus l’homogamie? Plutôt aux femmes. Autrefois, la différence d’origines sociales entre hommes et femmes dans un couple était souvent plus marquée: les hommes qui avaient "une belle situation" épousaient plus souvent des femmes de niveau social plus bas, l’effet Cendrillon. Et les femmes diplômées restaient plus souvent célibataires.
Aujourd’hui, elles sont autant en couple que les hommes. Pour mesurer leur ascension sociale et le chemin qui reste à parcourir, retenez que plus de quatre femmes sur dix ont une meilleure situation sociale que leur mère, mais deux sur dix seulement ont une meilleure situation que leur père.