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Les "gilets jaunes" ne veulent pas du Champ-de-Mars pour leur rassemblement parisien

Après plusieurs jours de blocages et d'actions à travers la France, les gilets jaunes appellent à se rassembler demain à Paris pour tenter de marquer les esprits et relancer une mobilisation qui montre des signes d'essoufflement.

L'esplanade du Champ de Mars près de la Tour Eiffel, c'est le choix du ministère de l'Intérieur. Les "gilets jaunes" ont écarté cette proposition sans pour autant dévoiler leur lieu de rassemblement. Une annonce devrait être faite ce vendredi.

Le cœur de Paris devrait être privilégié, une zone à risques. Toute manifestation est interdite par arrêté dans un périmètre incluant la Concorde, la Palais présidentiel, Matignon et l'Assemblée nationale. Ce manque de communication complique la sécurisation du mouvement pour les forces de l'ordre. Selon une note des services de renseignements citée par BFMTV, une centaine de militants d’ultra droite et au moins autant d’ultra gauche devraient être présents et pourraient tenter une action violente en fin de journée.

Sur RMC, l'une des porte-paroles de "gilets jaunes", Laetitia Dewalle du Val-d’Oise, explique: "Nous ne manifesterons pas au Champ-de-Mars parce que le lieu nous a été imposé": 

"Il ne s'agit pas de créer des blocages ou des actions inattendus. Il s'agit juste de prendre notre droit de manifester comme nous l'entendons. Ce n'est plus au gouvernement de décider où est ce que nous allons manifester puisque le gouvernement est déjà incapable de répondre à nos premières préoccupations. Nous allons arpenter la ville de Paris là où notre coeur nous emmènera au fil de la Seine, des centres commerciaux..."
"Attentifs à ce qu'il se passe"

Les commerçants proches du Champ de Mars s'organisent tout de même. Dans une des rues piétonnes alentour, Stéphanie et Touri, salariés chez un traiteur, seront vigilants: "On s'est dit qu'il faudrait être attentifs à ce qui se passe et envoyer quelqu'un dans la rue comme ça on fermera s'il voit des gens mal intentionnés".

Autre inquiétude: le chiffre d'affaires. Marie Claude Cavel, la présidente de l'association des commerçants, a peur que les clients restent chez eux: "Quand ils vont savoir que les gens viennent sur le Champ de Mars, ils ne vont pas sortir de chez eux. Et moi j'ai très peur qu'on nous dise qu'il faille rentrer la terrasse, et peut-être fermer. C'est embêtant car le samedi, c'est une rue très vivante".

Margaux Bede (avec P.B.)