Les "gilets jaunes" pourront-ils se remobiliser?

Vers un essoufflement du mouvement ? L'exécutif espère que la forte baisse de la mobilisation des "gilets jaunes" samedi annonce la sortie d'une crise qui fait trembler le pouvoir. Et compte désormais sur la concertation pour apaiser cette colère sur la durée.
Un nombre de manifestants divisé par deux (66.000), moins de blessés, d'interpellations et de voitures qui brûlent: après un mois de blocages, des centaines de milliers de personnes dans les rues et des scènes d'insurrection, la journée de samedi a marqué la fin d'un cycle.
En revanche, comme le note au micro de RMC Jean-François Amadieu, sociologue et spécialiste des mouvements sociaux, il n'est pas évident de connaître la suite des événements.
"Peut-être que d'ici quelques temps il y aura une capacité à remobiliser"
"Il est toujours difficile de pronostiquer, il est tout à fait possible qu'un certain nombre de gens souhaitent continuer et rester implantés dans des ronds-points. C'est vrai qu'il y a des signes d'essoufflement, mais n'oublions pas que la participation en régions est restée relativement importante. Il est certain que ce mouvement a vocation à perdurer, peut-être que d'ici quelques temps il y aura une capacité à remobiliser."
Si tous les blocages ne se lèveront pas en un jour, le gouvernement ne cache pas son soulagement face à la décrue. "Le temps du dialogue est venu", souligne le président de l'Assemblée Richard Ferrand, très proche d'Emmanuel Macron.
Car les "gilets jaunes" ont encore de nombreuses revendications, dont celle concernant le RIC, le référendum d'initiative citoyenne. Richard Ferrand, ne se dit d'ailleurs pas opposé à un débat sur ce sujet-là à condition qu'il soit réalisé des conditions sérieuses.