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Loi "anticasseurs": peut-on appliquer le système des interdictions de stade aux manifestations?

Lundi soir, le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé une nouvelle loi "anticasseurs" avec un fichier à l'image de celui antihooligans réclamé par des syndicats de policiers.

Bientôt une loi "anticasseurs". L'exécutif veut sanctionner ceux qui manifestent sans autorisation, faire payer ceux qui commettent des dégradations, et créer un fichier sur le modèle des interdits de stade. RMC fait le point sur ce système "antihooligans".

Il y a d'abord les interdictions de stades pour des supporters déjà condamnés. Elles peuvent durer 5 ans. Et puis il y a les interdictions administratives très rapides, décidées par le préfet sur la base d'un rapport de police concernant un individu soupçonné d'être violent. Le supporter est interdit de stade et doit pointer le temps du match.

"Il a une obligation de pointage. Pendant le temps du match, il ne peut pas avoir d'autres activités. Actuellement, le nombre d'interdits de stade autour des matchs de football, c'est 300-400 par saison. Si on veut appliquer ça à grande échelle, comment on fait pointer des milliers de manifestants partout sur le territoire au moment des manifestations?", s'interroge Nicolas Hourcade sociologue, spécialiste des hooligans.

"Ce sont toujours les mêmes qui recommencent"

Pas d'inquiétude à avoir selon le sénateur LR de Moselle, François Grosdidier, spécialiste des questions de sécurité. Pour lui les casseurs sont très facilement identifiables: "Ce sont très souvent des multirécidivistes. Ce sont toujours les mêmes qui recommencent. Dès lors qu'ils ont été identifiés, ils ne peuvent plus recommencer parce qu'on les empêche d'accéder aux lieux de leurs exactions".

L'Union syndicale des magistrats appelle à la plus grande prudence le préfet ne doit pas être le seul à pouvoir décider d'une telle interdiction le contrôle d'un juge garantirait les libertés individuelles.

Romain Poisot (avec P.B.)