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Marseille: après l'effondrement, des habitants évacués craignent de ne pas pourvoir rentrer chez eux

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Deux jours après l'effondrement d'un immeuble à Marseille, et alors que les secours cherchent encore de potentielles victimes, les habitants évacués du quartier de la Plaine ne savent pas s'ils pourront rentrer chez eux. Les autorités doivent d'abord s'assurer de la sécurité des bâtiments. Mais cela prend du temps.

L’inquiétude monte chez les quelque 200 habitants du quartier de la Plaine à Marseille, évacués après l’effondrement d’immeubles rue de Tivoli. Alors que deux immeubles se sont effondrés à la suite d'une explosion, le 17 et le 15, le numéro 19 est lui aussi fragilisé. Et certains commencent à se demander s’ils pourront rentrer chez eux.

Les habitants de 61 logements ont pu récupérer des effets personnels lundi. Certains pourraient regagner leur appartement à partir de ce mardi, mais c’est loin d’être le cas de tout le monde.

Sur place, les habitants évacués s’agglutinent en continu devant les cordons de policiers et les rubalises du périmètre de sécurité. “On ne peut pas aller plus loin”, regrette Nathan. Il est encore sous le choc et ne pense pas pouvoir retourner vivre chez lui de sitôt, alors qu’il habite à 50 mètres du sinistre.

“J’ai peu d’espoir. Vu qu’on vient de nous faire évacuer, je pense que les analyses vont prendre quelques jours”, indique-t-il.

Malgré tout, il reste ici, il a besoin de retourner chez lui donner à manger à ses animaux restés coincés. Au compte-goutte, certains délogés sont appelés. Un policier et un gendarme les accompagnent rapidement chez eux. Une opération répétée 61 fois lundi. Et le même dispositif est prévu ce mardi.

Des immeubles toujours en cours de sécurisation

Un monsieur relogé à l’hôtel a le droit d’aller chercher le plus essentiel. “Je vais prendre des médicaments surtout et puis quelques vêtements de rechange”, indique-t-il.

Il marche dans le périmètre interdit, sous le regard à moitié envieux des évacués bloqués aux barrières dont les immeubles sont toujours interdits d’accès.

“C’est étrange comme sensation parce qu’à la fois, on a envie de rentrer chez soi, et en même temps, on a le doute de se dire 'est-ce que ça va être sûr, est-ce qu’on va pouvoir rester vivre là sans trop se poser de questions?'”, explique Johanna.

Tandis que des agents d’urbanisme inspectent des façades, l’espoir se réduit douloureusement pour les habitants des immeubles fragilisés. À l’inverse, une jeune femme en bordure du périmètre obtient le droit très tard de se réinstaller chez elle. “Ambiance désagréable”, nous écrit-elle ensuite, “mais au moins, on a un toit”.

Nicolas Traino avec Guillaume Descours