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"Mise à la retraite d'office": les militaires signataires d'une tribune controversée vont être sanctionnés

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Dans un texte publié 60 ans jour pour jour après le putsch d'Alger, ces militaires préviennent que si "le laxisme continue à se répandre", cela rendra nécessaire "l'intervention de nos camarades d'active".

Des "sanctions disciplinaires militaires". Les militaires signataires d'une tribune controversée dénonçant le "délitement" de la France et appelant à "soutenir les politiques" oeuvrant contre encourent la radiation ou des sanctions disciplinaires, a annoncé mercredi soir le chef d'état-major des Armées.

La vingtaine de généraux en "deuxième section" signataires - proches de la retraite mais qui peuvent toujours être rappelés - risquent "la radiation, donc la mise à la retraite d'office", a déclaré le général François Lecointre au quotidien Le Parisien.

"Ces officiers généraux vont passer chacun devant un conseil supérieur militaire. Au terme de cette procédure, c'est le président de la République qui signe un décret de radiation", a précisé le général Lecointre. "Je souhaite que leur mise à la retraite d'office soit décidée", a-t-il relevé en évoquant "une procédure exceptionnelle", lancée à la demande de la ministre des Armées.

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Qui sont-ils?

Les 18 soldats d'active identifiés - dont quatre officiers - parmi les centaines de signataires recevront pour leur part "des sanctions disciplinaires militaires", a précisé le général François Lecointre, en évoquant des sanctions "plus fortes pour les plus gradés". "Je considère que plus les responsabilités sont élevées, plus l'obligation de neutralité et d'exemplarité est forte", a-t-il martelé.

Florence Parly a demandé lundi des sanctions à l'encontre des signataires, jugeant leurs "actions inacceptables" et "irresponsables".

Parmi les signataires, le général Christian Piquemal, ancien patron de la Légion étrangère, a déjà été radié en 2016 des cadres de l'armée pour avoir participé à une manifestation interdite contre les migrants à Calais.

"Je vais lui envoyer une lettre pour lui dire qu'il est indigne, salit l'armée, la fragilise en en faisant un objet de polémique nationale", a indiqué le général Lecointre. "Je leur conteste à tous (...) le droit de prendre des engagements politiciens en mettant en avant leur grade", a-t-il ajouté.

Il a réfuté toutefois toute radicalisation d'extrême droite au sein des armées. "L'armée est républicaine, elle n'est pas politisée (...) Elle est à l'image de la société française", a-t-il assuré, en dénonçant "une tentative de manipulation inacceptable" de l'institution militaire par les généraux signataires. 

Anniversaire du putsch des généraux à Alger

Dans cette lettre ouverte, diffusée en premier sur le blog de l'ancien militaire Jean-Pierre Fabre-Bernadac, le 13 avril, puis relayée par le site de Valeurs Actuelles le 21 avril, date de l'anniversaire du putsch des généraux à Alger en 1961, des centaines de militaires dont 25 généraux à la retraite, dénoncent le délitement de la France et somment l'exécutif de réagir rapidement pour éviter une "guerre civile". 

Un texte "inacceptable" et "irresponsable" selon Florence Parly qui a rappelé le principe de neutralité et de loyauté que doivent respecter les militaires actifs ou en réserves.

La rédaction de RMC avec AFP