"On ne va pas traquer dans les HLM": deux députés veulent mettre fin au "logement social à vie"

Ils veulent libérer des places dans les HLM. Deux députés macronistes, Stéphane Vojetta et l'ancien ministre du Logement Guillaume Kasbarian, ont déposé une proposition de loi pour "mettre fin au logement social à vie" et faciliter l'accès aux logements sociaux à ceux qui en on le plus besoin, alors que 2 millions de foyers attendent une place dans un logement social.
Pour libérer des places, le projet de loi entend faire payer davantage les locataires les plus aisés, voire de résilier plus facilement leur contrat de bail: "Dans la vie les choses changent, on peut réussir, avoir des perspectives qui s'améliorent", explique ce vendredi sur RMC Stéphane Vojetta, le député des Français de l'étranger co-présente ce projet de loi.
"On pense que les personnes qui réussissent le plus, ont de meilleurs salaires et qui habitent en HLM, doivent renoncer à leur bien locatif dans le parc social", assure-t-il.
Aujourd'hui, un couple avec un enfant en province, peut demander un logement social s'il touche moins de 4000 euros nets par mois: "Dès que vous dépassez ce seuil on veut que vous payez un surloyer. Et si vous dépassez de plus de 20% ce seuil pendant 2 années consécutives, si vous avez moins de 65 ans on vous demandera de quitter votre logement social",
Inciter les résidents des HLM "à se tourner vers le parc privé"
Actuellement, 80.000 personnes sur les 5 millions qui vivent dans le parc social, paient un surloyer quand elles gagnent plus de 20% du plafond de ressources: "On veut baisser ce plafond, ça devrait faire rentrer 120.000 personnes", explique Stéphane Vojetta.
Ce qui devrait permettre de libérer des places alors que plus de 2 millions de foyers attendent une place en logement HLM: "Aujourd'hui, certains ne correspondent plus aux critères d'éligibilité. On veut leur faire payer un supplément ce qui peut inciter à se tourner vers le parc privé".
"On ne va pas traquer. On veut dire à ceux qui ont réussi : réfléchissez un peu, vous avez les moyens de laisser votre place", assure Stéphane Vojetta.
Les deux députés proposent aussi d'aller plus loin en pouvant vérifier le patrimoine des locataires, pour s'assurer qu'ils ne sont pas devenus propriétaires d'un bien, via un héritage par exemple.
La proposition de loi doit être examinée par l'Assemblée nationale le 25 mars en Commission des affaires économiques, puis le 31 mars en séance publique.