"On se doute bien que ça va mal finir": malgré les interdictions de manifestations, les opposants aux mégabassines mobilisés

Plusieurs milliers d’opposants aux mégabassines vont manifester ce vendredi midi à Saint-Sauvant dans la Vienne, où le chantier de l'une d'entre elles devrait commencer en septembre. Pourtant, la préfecture a bien interdit tout rassemblement.
Sauf que depuis mardi et jusqu'à dimanche, le Village de l’eau se tient à Melle juste à côté dans les Deux-Sèvres, où quelque 5000 activistes sont réunis, prêts à manifester. Depuis mardi, les gendarmes procèdent à des contrôles d’identité et des fouilles systématiques. Sur le camp de Melle, lieu du village de l’eau, ils ont déjà identifié 450 personnes connues pour activisme violent, dont 123 sont fichés S.
“On est très présent sur tous les départements de ce bassin. Il y a environ 3000 gendarmes qui sont mobilisés. On sait qu’une partie des personnes qui sont rassemblées sont expertes dans la désobéissance civile. Elles viennent pour casser, pour dégrader. L’objectif des forces de l’ordre, c’est de protéger les biens et les personnes”, a précisé Camille Chaize, porte-parole du ministère de l’Intérieur sur RMC ce vendredi.
Au Village de l'eau, Sandrine vient d’abord pour s’informer sur les bassines promet-elle, mais elle a déjà son opinion.
“On est en train de nous priver d’un élément vital pour l’humain. On entend qu’on va remplir des bassines alors qu’on sait que nos nappes phréatiques sont au plus bas. J’ai trois petits-enfants et je m’inquiète de ce qu’ils vont avoir après”, estime-t-elle.
Des tensions annoncées
Des bassines indispensables à l’irrigation des cultures pour certains agriculteurs. Un avis que ne partage pas Étienne. Lui est agriculteur bio et soutient les opposants aux mégabassines. “Je pense que l’irrigation est un bien nécessaire, mais pas dans les conditions dans lesquelles il est pratiqué aujourd’hui. C’est-à-dire au profit de quelques-uns pour faire des produits qui n’ont aucun intérêt. C’est vraiment à contre-sens à mes yeux”, indique-t-il.
Alors plusieurs milliers d’opposants sont attendus ce midi à Saint-Sauvant dans la Vienne malgré l’interdiction de manifester, mais les tensions annoncées ont refroidi Françoise.
“J’aimerais manifester, mais je pense que je ne viendrais pas pour me préserver parce que je ne veux pas prendre de risques inutiles. Je suis révolté qu’on ne puisse pas exprimer son opinion. On se doute bien que ça va mal finir. Je parle d’avoir une grenade dans l'œil ou peut-être pire. Je parle de ça oui”, appuie-t-elle.
Mais malgré le risque de tension la plupart des militants sur place rester déterminé à manifester pacifiquement ce midi.