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"Paris et Pau vont être bloqués": grève des taxis contre les nouveaux tarifs du transport sanitaire

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Cinq syndicats des chauffeurs de taxi appellent à la grève, ce lundi 19 mai 2025. Ils contestent les nouveaux tarifs du transport sanitaire, qui doivent entrer en vigueur le 1er octobre. "Paris et Pau vont être bloqués, comme d’autres grandes villes de France", annonce sur RMC Emmanuelle Cordier, présidente de la Fédération nationale du taxi, ce dimanche.

L'accès aux grandes villes françaises risque d'être perturbé ce lundi 19 mai 2025. En effet, les chauffeurs de taxi prévoient de faire grève, à l'appel de cinq syndicats de la profession. Ils contestent les nouveaux tarifs du transport sanitaire imposés aux taxis, qui doivent entrer en vigueur le 1er octobre.

Concrètement, les taxis seront rémunérés sur la base d’un forfait de prise en charge de 13 € et d’une tarification kilométrique uniformisée pour chaque département. Cela signifie que les tarifs seront plus bas que ceux pratiqués actuellement. Objectif pour l'Assurance maladie: maîtriser les dépenses.

L'invitée du jour : Emmanuelle Cordier - 18/05
L'invitée du jour : Emmanuelle Cordier - 18/05
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"Cela va impacter nos sociétés et les transports de patients et cela va donc déstabiliser l'accès au soin. Pour nous, c’est inacceptable. On ne parle plus de patients, mais d’argent et ça n'est pas notre façon de travailler", déplore dans Anaïs Matin sur RMC, ce dimanche 18 mai, Emmanuelle Cordier, présidente de la Fédération nationale du taxi.

Un chiffre d'affaires qui va fortement baisser, selon la Fédération

Pour elle, la situation est d'autant plus incompréhensible que les 33.000 chauffeurs de taxi, qui font du transport sanitaire, doivent faire "plus de trajets qu'avant" à cause de la réduction du nombre de médecins.

Selon les estimations de la Fédération nationale du taxi, la baisse des tarifs "va réduire le chiffre d'affaires des chauffeurs de 30 à 40%".

Elle ajoute: "Nous demandons un moratoire sur la convention actuelle jusqu’à ce que la CNAM - Caisse nationale d'Assurance maladie - nous propose quelque chose de viable et décent pour nos entreprises. On est conscients qu’il faille faire des économies, mais nous ne sommes pas responsables de ces dépenses supplémentaires, qui sont le résultat d'une mauvaise gestion depuis des décennies."

Les VTC auraient aussi un rôle à jouer. "Les plateformes numériques font ce qu’elles veulent et dérégulent le transport", estime Emmanuelle Cordier.

"Nous sommes méprisés par nos ministres"

La mobilisation pourrait bien être très importante en France. "Paris et Pau vont être bloqués, comme d’autres grandes villes de France. Il y aura aussi des journées blanches d’accès aux soins, c’est-à-dire que nous ne ferons plus en majorité les transports médicaux vers les hôpitaux", indique-t-elle.

Le but: être reçus à Matignon. "Nous sommes méprisés par nos ministres", affirme la présidente de la Fédération nationale du taxi. "Le président d’Uber est reçu mais nous qui sommes français, qui travaillons sur le sol français et qui avons une économie très impactante, nous ne sommes même pas reçus par nos ministres", conclut-elle.

Astrid Bergere