"Ils nous prennent énormément d'argent": 2.500 taxis réclament 455 millions d'euros à Uber

Les chauffeurs de taxi dans l'attente. Ils sont 2.500 et ont attaqué la plateforme Uber en justice pour concurrence déloyale. Ils s'appuyent sur la condamnation du géant du VTC en 2020, coupable de ne pas avoir salarié l'un de ses chauffeurs indépendants. Le tribunal de commerce de Paris doit rendre sa décision ce lundi après-midi.
Des tensions ravivées
Ils réclament 455 millions d'euros de dommages et intérêts à Uber. "C'est que dalle pour le nombre de taxis qui sont impactés", s'emporte Abdel, chauffeur de taxi.
"Ils nous prennent énormément d'argent", ajoute-il, lui qui ne compte plus les trajets à l'aéroport qui lui filent sous le nez.
Mais le plus révoltant pour lui, c'est que ces chauffeurs n'ont pas besoin de licences pour travailler: "Qu'ils aillent payer une licence à 200.000 euros et on en reparlera. On a des charges énormes sur le dos".
"Eux, il leur faut le permis B et une formation à 210 euros et basta, ils sont sur la route", s'agace Abdel.
L'intersyndicale des VTC soutient les taxis
Depuis plus de 10 ans, Uber ne paye ni cotisations, ni charges, au prétexte que ses chauffeurs sont indépendants. "Ils n'ont jamais assumé leurs obligations sociales, fiscales et patronales", pointe Brahim Ben Ali, le secrétaire général de l’intersyndicale nationale des VTC, qui soutient les taxis.
Il exige que "Uber soit une société de transport, c'est tout". "Elle doit être soumise aux mêmes règles", selon lui.
L'avocat de la plateforme dénonce une action dont "l'objectif est juste d'obtenir l'éviction d'Uber du marché".