Pourquoi Gérald Darmanin veut fermer la mosquée de Beauvais

Pour certains fidèles de la mosquée de Beauvais, que le ministère de l'Intérieur veut faire fermer pour six mois, les propos incriminés sont choquants. D'autres affirment qu'ils n'ont jamais eu de problème avec l'imam visé.

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé mardi avoir "enclenché" la procédure de fermeture administrative de la Grande mosquée de Beauvais (Oise), pouvant aller jusqu’à six mois, en raison de la radicalité des prêches qui y seraient donnés. La préfecture de l’Oise a confirmé "envisager" de prendre une décision de fermeture de la Grande mosquée de Beauvais "pouvant aller jusqu’à six mois" sur la base de prêches "incitant à la haine", "à la violence" et "faisant l’apologie du djihad".

Dans le viseur des autorités les prêches d'un jeune Imam, un Français d'une trentaine d'années converti à l'Islam et arrivé il y a moins d'un an dans la mosquée. Sur place, un fidèle affirme pourtant n'avoir jamais entendu de propos choquants de sa part:

"C'est quelqu'un de bien pour nous. On n'a jamais entendu ce qu'ils racontent. Depuis qu'il est là, on est contents. On voudrait des preuves de ce qu'ils avancent, mais je n'y crois pas", assure-t-il à RMC.

"C'est frustrant"

Soupçons d'apologie du jihad, discours de haine envers les autres religions et les homosexuels: un autre fidèle du quartier est amer face à cette menace de fermeture:

"Je ne cautionne pas du tout le jihad, je ne cautionne pas du tout qu'on stigmatise les LGBT. Mais du fait d'une erreur d'un nouvel imam, on nous ferme la mosquée qu'on a depuis des années, c'est frustrant", déplore-t-il.

Selon la préfète de l'Oise, les prêches et les prises de paroles controversées de l'Imam ont été relayés pendant plusieurs mois en public et parfois même diffusés sur internet.

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Jean-Baptiste Bourgeon (avec Guillaume Dussourt)