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Les Grandes Gueules

On ne va pas le plaindre: l'incarcération de Claude Guéant électrise le plateau des Grandes Gueules

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L'ancien ministre de l'Intérieur Claude Guéant, dans l'impossibilité de régler sa dette au Trésor public après une condamnation, a été incarcéré ce lundi à la prison de la Santé.

Rattrapé par la justice. Claude Guéant, ancien ministre de l'Intérieur de Nicolas Sarkozy, a été incarcéré lundi matin à la prison de la Santé. C'est en application de sa condamnation en 2017 dans l'affaire des primes en liquide du ministère de l'Intérieur, que l'ancien grand commis de l'État, 76 ans, a été écroué. Il avait été condamné à deux ans d'emprisonnement dont un an ferme et 75.000 euros d'amende en appel en janvier 2017, une peine devenue définitive deux ans plus tard après le rejet de son pourvoi en cassation. Depuis, il purgeait cette peine sous le régime de la liberté conditionnelle.

Mais début novembre, la cour d'appel de Paris a révoqué une partie de son sursis de 3 mois et de sa liberté conditionnelle de 6 mois, estimant que Claude Guéant ne réalisait pas les versements nécessaires pour payer l'amende et les dommages et intérêts qu'il s'était vu infliger. Une première pour un ancien ministre de l'Intérieur.

"Je ne dis pas qu'il ne mérite pas d'être condamné mais on parle d'une affaire qui date de 2002", note ce mardi sur le plateau des "Grandes Gueules" Stella Kamnga. "A l'époque, il n'avait pas cet âge mais on aurait pu le sanctionner. On a étalé la situation sur 20 ans et c'est au soir de sa vie qu'on lui dit que sa retraite ne suffit plus. Ce n'est pas une façon de traiter les gens", déplore-t-elle évoquant de l'acharnement contre l'ancien préfet.

"On aurait pu régler l'histoire quand il était encore en service, encore jeune. C'est le problème de la justice, on vit avec une épée de Damoclès. On peut l'assigner à résidence ou lui mettre un bracelet électronique", juge l'étudiante.

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"C'est de la criminalité en col blanc, celle qui est la moins punie"

"On ne va pas plaindre Claude Guéant qui a toujours quatre ou cinq affaires en cours", tacle de son côté Léa Falco. "Dès que l'on utilise de l'argent pour soigner des gens, vous vous offensez. Là, on parle de 200.000 euros d'argent public et vous vous demandez ce qu'il fait en prison", lance-t-elle sur le plateau des "Grandes Gueules".

"Ce n'est pas un acharnement. C'est de la criminalité en col blanc, celle qui est la moins punie. Quand la justice enquête et fait son travail, on dit qu'elle est trop lente. On ne peut pas avoir des demi-mesures sur tout. On parle d'argent public. On parle de criminalité en col blanc, de gens qui sont banquiers, ministres qui gagnent déjà bien leur vie", déplore Léa Falco.

Claude Guéant, ancien préfet, ex-patron de la police nationale, n'a pour l'instant réglé que 36% des 190.000 euros qu'il a été condamné à payer au Trésor public, "une grande partie, de façon contrainte par le biais de saisies", a assuré le procureur financier. "Il paye ce qu'il peut payer, c'est-à-dire 3.000 euros par mois, il n'a pas d'argent caché donc il ne peut pas payer plus, et malgré ça, on a décidé qu'on l'enverrait en prison", déplore de son côté son avocat. "Le pauvre, il lui reste 2.000 euros pour vivre, plus que ma mère infirmière psychiatre", ironise Léa Falco. "Soyons raisonnable un peu, c’est sa retraite", conclut-elle.

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G.D. avec AFP