"Quand ils ne sont pas au pouvoir, ils promettent plein de choses et quand ils y sont, ils ne peuvent pas les tenir": des ex-salariés de Whirlpool demandent des comptes à Emmanuel Macron

TEMOIGNAGE RMC - Pendant la campagne présidentielle, Emmanuel Macron était venu sur place et avait promis un avenir aux 300 salariés sous le coup d'un plan social.

Les ex-Whirlpool se rappellent au bon souvenir d'Emmanuel Macron. Alors que le président sera en déplacement à 30 km de là ce jeudi, quelques dizaines d'anciens salariés de l'usine d'Amiens se sont réunis mercredi sur le site autour d'un barbecue, en présence du député LFI François Ruffin.

Trois ans après la présidentielle où Emmanuel Macron leur avait fait des promesses, les ex-Whirlpool sont écoeurés, après l'échec de deux reprises successives.

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Le parking de l'usine est vide et les herbes folles envahissent le site. “La nature reprend ses droits et nous on est là et on a plus rien”, affirme Laurent Debrie qui se souvient avec amertume de la venue d'Emmanuel Macron.

“Il a voulu jouer les gros bras et il s’est planté. Donc on veut avoir des réponses, on veut savoir où est passé l’argent parce qu’il y a quand même des fonds publics qui ont été donnés. On veut savoir pourquoi aujourd’hui, on en est là”, assure-t-il.

Cet ex-Whirpool est aujourd'hui au chômage après trois plans sociaux en trois ans. “Il y a eu des personnes qui se sont mises en dépression, qui ont eu des soucis de santé comme ça a été mon cas”, affirme-t-il.

"Trois CDI sur 17 hectares"

Ils sont heureux de se retrouver autour du barbecue, mais les ex-Whirpool comme Frédéric Chanterelle regrettent les promesses non tenues. “Il devait y avoir des centaines d’emplois à la clef. À l’heure actuelle, il reste trois CDI sur un site de 17 hectares”, indique-t-il.

La parole politique, Didier Beaurin n'y croit plus. Lui aussi vient se retrouver au chômage à 54 ans.

“Madame Le Pen est venue aussi et a fait les mêmes promesses et si ça se trouve elle n’aurait rien fait non plus. Donc quand ils ne sont pas en pouvoir, ils promettent plein de choses et quand ils y sont, ils ne peuvent pas les tenir. Et ça fait 45 ans que ça dure”, regrette-t-il.

Pour la première fois de sa vie, il n'ira pas voter dimanche. 

Victor Joanin avec Guillaume Descours