Renforcement des contrôles dans les micro-crèches: "Des milliers" de structures "risquent de fermer"

La ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, Catherine Vautrin, a annoncé vendredi son intention de lancer un "plan démographique 2050" de la petite enfance au grand âge, et de renforcer le contrôle des micro-crèches.
Sur ce vaste front, l'un des points les plus chauds est le secteur des crèches. "On va clairement renforcer les contrôles, notamment dans les micro-crèches. D'ici septembre 2026, elles devront se conformer aux mêmes normes de qualifications que les petites crèches, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui (...). Je serai très ferme sur les contrôles", a affirmé Catherine Vautrin.
Pas d'obligation de diplôme d'État
Depuis 2021, les micro-crèches n’ont plus l’obligation d’avoir des diplomés d’État dans leurs effectifs: plus besoin d’educateurs, d'infirmieres ou d’auxiliaires de puericulture. Seule la détention d’un CAP ou d’une expérience professionnelle dans la petite enfance est nécessaire. Conséquence : 60% des effectifs dans les micro-crèches sont constitués de CAP, contre 31% seulement dans les autres creches.
"Il manque 10.000 professionnels de la petite enfance. On a des milliers de crèches en zone rurale qui risquent de fermer à cause de ce décret. Dans le Pas-de-Calais ou la Haute-Savoie, il est très difficile de trouver ces diplômes. Si on nous enlève cette dérogation, on sera obligé de fermer des crèches", redoute et anticipe Jimmy Dacquin, membre de la Féderation francaise des entreprises de crèches.
En ce qui concerne le renforcement des controles évoqué par la ministre, c’est une bonne nouvelle car, selon lui, les inspections dans les crèches municipales sont parfois trop complaisantes.
Des enquêtes ont pointé de sévères dysfonctionnements
En 2023, un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) avait décrit une qualité d'accueil de la petite enfance "très disparate" et appelé à de profondes réformes. L'Igas pointait notamment trois problèmes structurels: la faiblesse du taux d'encadrement, la pénurie de professionnels et des contrôles insuffisants dans un secteur privé en pleine expansion.
Plusieurs livres-enquêtes publiés depuis ont jeté une lumière crue sur les dysfonctionnements de certaines structures privées, obsédées par le rendement au détriment de la qualité d'accueil