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Saint-Ouen: une école maternelle veut déménager à cause du trafic de drogue

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Plusieurs classes de maternelle de l'école Émile Zola de Saint-Ouen réfléchissent à déménager. Ce sera aux parents d'élèves d'en décider. Ils sont appelés à se prononcer jeudi sur le déplacement de quatre classes d'une annexe de l'établissement jusqu'à la fin de l'année scolaire. La faute au trafic de drogue et la présence d'un point de deal installé à quelques mètres de là.

Déménager pour échapper au trafic de drogue. C'est ce que vont peut-être devoir faire quatre classes de maternelle de l'école Émile Zola de Saint-Ouen, dans le Nord de Paris, dans quelques semaines. L'annexe où étudient les enfants se situe en plein milieu d'un point de deal.

La mairie va donc proposer mardi 1er avril des solutions de transfert des élèves au retour des vacances d'avril. Les parents et la communauté éducative sont invités à voter ce jeudi, mais tout le monde n'est pas d'accord sur la stratégie à adopter.

Déplacement temporaire

Passer sous un tunnel, et arriver en-dessous des tours pour déposer son fils. Ounissa a fait ce trajet durant un an, quand son fils était en petite section.

"J'espère qu'il ne va pas retourner là-bas. J'étais vraiment choquée qu'on mette quand même une école maternelle entre ces murs, dans cette cité, au milieu des dealers! D'ailleurs, il y a eu des incidents, ils ont trouvé des stupéfiants dans la cour !", raconte-t-elle.

Pour la grande section et pour les autres enfants, elle voudrait que cette annexe de l'école maternelle Emile Zola ferme. "Ce n'est pas un lieu pour les enfants. On peut y faire des associations, des lieux culturels... pas des enfants".

La mairie propose de déplacer deux des classes dans une ancienne crèche, et les deux autres dans le bâtiment principal de la maternelle, à deux pas. Une solution temporaire, jusqu'au mois de juillet, que Sonia voudrait voir pérennisée: "on ne peut pas bouger nos enfants tous les deux mois, ce n'est pas possible", plaide-t-elle.

Ne pas "fuir"

"L'école sera encore plus surchargée!" s'alarment Azza et Maryse, qui plaident plutôt pour garder l'annexe où leurs enfants sont scolarisés. "Pour nous, la solution ce n'est pas de fuir ! Ça se fait au détriment des enfants, de leur bien-être: ils ont tous leurs repères qui tombent à l'eau !", proteste-t-elle.

"On voudrait que l'école soit mieux protégée, que d'autres solutions soient trouvées". Car cette annexe, au cœur de la cité Arago, fait aussi vivre le quartier, défendent-elles, craignant qu'il ne se dégrade sans cette petite école.

Robert voulait inscrire ses deux fils, actuellement en petite et grande section à l'école Émile Zola mais l'incertitude sur la suite l'ont découragé. "On est sur le point de renoncer, c'est triste!", avoue-t-il.

Aux inquiétudes des parents et de certains professeurs, la mairie répond qu'il n'y aura ni mélanges, ni fermetures de classes. "Ce n’est pas envisagé ni au programme pour l’heure. On va garder les enfants sous la même entité école pour qu’ils puissent continuer leur apprentissage dans les meilleures conditions", pointe-t-elle.

Une réunion est prévue mardi pour échanger sur la solution transitoire, après les vacances d'avril et jusqu'à la fin de l'année, ainsi qu'un vote jeudi.

Marion Gauthier avec LAM