Lyon: 5.000 patients d'hospices appelés à se faire dépister du VIH après un possible défaut de matériel

À Lyon, 5.000 patients des hospices ont été appelés à se faire dépister du VIH après un possible défaut de matériel. Ils ont reçu un courrier le 9 mai dernier, leur demandant de venir se faire dépister au VIH et à plusieurs hépatites, B et C notamment, en raison d’un défaut de stérilisation du matériel.
Jeudi, une réunion avec les syndicats doit avoir lieu pour préciser les circonstances de ce courrier, mais aussi pour comprendre pourquoi autant de patients ont été rappelés.
Il y a de l’incompréhension chez Leslie quand elle apprend qu’elle fait partie des patients potentiellement exposés.
“J’étais dans les transports en commun, j’étais en panique. Je me suis beaucoup renseignée sur les maladies que j’aurais pu attraper là-bas, mais ce n’était pas forcément une bonne chose parce que ça m’a encore plus stressé. Je suis jeune, j’ai toujours fait attention à me protéger, ce genre de trucs… Ça détruira probablement ma vie pour rien, c’est effrayant”, assure-t-elle.
La jeune femme est passée deux fois au centre dentaire de l’hôpital Édouard Herriot, en août et en décembre 2022. “C’est inadmissible. Personne ne devrait contracter une infection dans un hôpital”, appuie-t-elle.
Principe de précaution
Environ mille patients sont déjà venus se faire dépister depuis qu’ils ont été prévenus. Mais une question reste sans réponse, pour Rajat Hachemi, secrétaire général de la CGT de l'hôpital: quel est l’état de santé du premier patient qui a été au contact des outils.
“Est-ce qu’il était HIV ou pas? On n’a pas cette information, ça reste du secret médical, mais c’est celle-là notre inquiétude parce que ce serait encore plus grave si c’était un patient qui était déjà porteur du virus ou de l’hépatite”, explique-t-elle.
Leslie, elle, va prochainement se faire dépister, mais elle le fera dans un autre hôpital que celui du centre dentaire. Contacté par le Progrès, les Hospices civils de Lyon ont répondu avoir envoyé ces courriers "dans le cadre de l'application du principe de précaution".