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"C’est lui qui fait l’écureuil": la réponse des pharmaciens à Aurélien Rousseau sur la pénurie de médicaments

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Après qu’Aurélien Rousseau, le ministre de la Santé, a pointé le "surstock" de certaines pharmacies sur des médicaments en tension, le président de la Fédération des syndicats de pharmaciens, Philippe Besset, lui répond ce mercredi sur RMC.

Qui est responsable de la pénurie de certains médicaments? Aurélien Rousseau, le ministre de la Santé, a annoncé sur RTL son intention de vouloir réunir "tous les acteurs" la semaine prochaine pour comprendre "où ça bloque", en pointant notamment le "surstock" réalisé par de grandes pharmacies, au détriment des plus petites. Une accusation rejetée par le président de la Fédération des syndicats de pharmaciens (FSPF), alors que 60% des pharmacies sont en rupture d’amoxicilline selon lui.

"Quand on n’est pas spécialiste du dossier, quand on débute dans un ministère, on dit des inexactitudes parfois, sur un dossier qui est assez complexe, tacle Philippe Besset dans Apolline Matin ce mercredi sur RMC et RMC Story. Les situations sont très différentes selon les médicaments. Une rupture d’anticancéreux, ce n’est pas pareil qu’une rupture d’antidiabétique. Là, le ministre parlait exclusivement des antibiotiques et des médicaments de l’hiver, ce qui nous a manqué l’an dernier, comme l’amoxicilline, la cortisone et le paracétamol."

"Dans 60% des pharmacies, on est en rupture ou en quasi rupture d’amoxicilline, ajoute le président de la FSPF. On a un circuit qui comprend le fabricant, le laboratoire, qui achète ses produits en Asie. En France, on n’est pas capable pour l’instant de fabriquer ces médicaments, donc on est obligé de les acheter. Les stocks sont dans les laboratoires, chez nos grossistes répartiteurs qui nous livrent deux fois par jour, et dans nos pharmacies. Dans les laboratoires, l’Agence du médicament nous dit qu’il y a deux mois de stocks. Chez les répartiteurs, il n’y en a pas du tout, pas une boîte. Et dans les pharmacies, il y a 60% qui n’en ont pas du tout ou très peu, 20% qui en ont sept jours, le minimum, et 20% qui ont un mois de stocks, qui ont réussi à s’approvisionner."

Le parti-pris : Pénurie de médicaments, faut-il faire des stocks ? - 01/11
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"Pourquoi ne libèrent-ils pas les stocks stratégiques?"

Pour les pharmaciens, la solution face à ces pénuries de médicaments est plutôt à chercher du côté des autorités. "Ce n’est pas la faute des quelques pharmaciens qui ont réussi à trouver les médicaments pour leurs patients cet hiver, explique Philippe Besset. Ce qui est un problème, c’est qu’il y a deux mois de stocks dans les labos. Pourquoi sont-ils dans les labos? Pourquoi ne libèrent-ils pas les stocks stratégiques au moment où on en a besoin? On a 60% des pharmacies qui ne sont pas approvisionnées. Il faut que le ministre libère les deux mois de stocks. C’est lui qui fait l’écureuil, en fait. Il faut nous les donner, nous approvisionner de façon équitable pour que tous les patients, de toutes les pharmacies, puissent en avoir. On va le dire assez fortement au ministre."

LP