"Ce qu'on fait depuis 50 ans ne fonctionne pas": une députée Renaissance veut légaliser le cannabis

Mercredi, Eric Dupond-Moretti a de nouveau martelé sur RMC et BFMTV la position ferme du gouvernement sur le trafic de drogue et la consommation de cannabis: "Celui qui fume son petit pétard le samedi, ce pétard-là a le goût du sang séché sur le trottoir", a déclaré le garde des Sceaux, confirmant l'orientation gouvernementale de cibler à la fois les dealers mais aussi les consommateurs.
La France, l'un des plus gros consommateurs de l'UE
Pourtant, Caroline Janvier, députée Renaissance du Loiret, promeut la légalisation du cannabis. Invitée de Charles Matin sur RMC ce jeudi, l'élue a estimé que les politiques publiques en place sur ce sujet depuis 50 ans ne fonctionnaient pas. "On a un système prohibitif alors qu'on est parmi les plus gros consommateurs de la zone UE", a-t-elle rappelé.
La députée a notamment cité l'exemple du Canada, qui a légalisé le cannabis en octobre 2018, où la consommation des 15-17 ans a baissé, ainsi que la criminalité. Surtout les produits à la vente sont moins dangereux que ceux sur le marché noir, avec un taux de THC plus faible et pas de cannabis de synthèse. Selon elle, le trafic parallèle incite les dealeurs à proposer à leurs clients des produits encore plus dangereux. Avec un marché régulé, ce problème, toujours selon la députée, serait évacué.
2 milliards d'euros par an pour l'État grâce à la légalisation?
Caroline Janvier prône ainsi une légalisation encadrée: "On ne considère pas que la consommation est sans risque. Ça veut dire que l'État reprend le contrôle d'une situation qui est gérée par des organisations criminelles et ne permet pas de protéger les jeunes, les consommateurs et les habitants des quartiers qui subissent des règlements de comptes", énumère-t-elle.
Selon elle, la légalisation pourrait rapporter entre 2 et 2,8 milliards d'euros par an à l'Etat, quand l'interdiction et la lutte contre le trafic lui coûtent 1 milliard d'euros. "De l'argent qui serait utilisé pour faire de la prévention [...] qui n'est pas au niveau actuellement en France", argue la députée.