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CHU de Bordeaux: pourquoi l’accès aux urgences est désormais "régulé"

Au CHU de Bordeaux, le service d’urgence de Pellegrin est désormais seulement accessible après un appel au SAMU (15), la nuit. Dans "Apolline Matin" ce mercredi sur RMC et RMC Story, Benoit Elleboode, directeur de l’ARS de Nouvelle-Aquitaine, a expliqué les raisons de cette décision.

Portes fermées aux urgences de Pellegrin, au CHU de Bordeaux, la nuit. Et "accès régulé". Les patients ne pourront plus entrer sans avoir été au préalable dirigés vers ce service par le SAMU, après un appel au 15. "Si les gens ont appelé le 15 avant et que le 15 leur a dit de venir aux urgences, dans ce cas-là on leur ouvrira la porte et ils pourront bénéficier de la prise en charge, explique Benoit Elleboode, directeur de l’Agence régionale de santé de Nouvelle-Aquitaine, dans ‘Apolline Matin’ ce mercredi sur RMC et RMC Story. Si, par contre, ils viennent dans ce service-là, la nuit, et qu’ils n’ont pas appelé le 15 d’abord, ils vont tomber sur un agent de la sécurité civile."

"Il y aura un interphone avec un médecin régulateur qui décidera si ça nécessite ou pas une prise en charge en urgence, poursuit-il. Si cela le nécessite, les portes seront ouvertes et la personne pourra être prise en charge. Mais si, comme bien souvent quand on vient aux urgences sans être régulé, ce n’était pas pour une prise en charge qui nécessitait le plateau technique des urgences, la personne pourra être réorientée vers un autre service d’urgence de la région, notamment le deuxième service d’urgence du CHU qui est à trois stations de tram, ou vers un médecin traitant le lendemain."

L’enjeu est évidemment de "garantir à chaque patient de ne pas avoir une perte de chance". "La question, c’est le risque vital et la perte de chance, indique Benoit Elleboode. Aujourd’hui, avec le dispositif qu’on met en place, avec encore sept services d’urgence qui sont ouverts à Bordeaux, avec un nouveau service d’urgence qui ouvre en fin de semaine, l’offre de services d’urgence va augmenter. Le curseur, c’est que quand vous allez aux urgences, vous avez besoin du plateau technique des urgences et vous avez un risque vital. Les dispositifs qu’on met en place permettent de garantir à chaque patient de ne pas avoir une perte de chance."

"On a une tension sur les urgentistes"

Face au manque de personnel, "les services d’urgence doivent être réservés aux urgences". "Elles sont ouvertes 24h/24 pour tous les cas graves. Le problème aujourd’hui dans les services d’urgence, ce sont tous les gens qui y vont mais qui ne le nécessitent pas. A cause du numerus clausus, de l’usure à la suite du Covid, on a une tension sur les urgentistes", ajoute Benoit Elleboode. "Quand les soignants ne sont pas assez nombreux, c’est compliqué. Ce n’est pas parce qu’on manque de moyens, mais parce qu’on manque de professionnels, assure le directeur de l’ARS de Nouvelle-Aquitaine. Depuis quatre ans, on a augmenté le nombre d’urgentistes formés. Ils sortent à partir de l’année prochaine. En Nouvelle-Aquitaine, on formait 20 urgentistes par an. A partir de l’année prochaine, c’est le double, 40 urgentistes par an qui sortiront de la faculté de médecine. On met énormément de moyens pour renforcer et fluidifier les urgences."

LP