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Comment la France se prépare-t-elle à gérer le virus Mpox (variole du singe)?

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Face à la recrudescence de l'épidémie de mpox dans le monde, l'Institut Pasteur s'est dit prêt lundi à "tester et vacciner les patients à la demande des autorités" françaises, qui n'ont à ce stade recensé "aucune contamination" sur le territoire. Mais concrètement, comment la France se prépare-t-elle à l'arrivée du virus?

L’inquiétude monte face à la propagation du virus Mpox, le nouveau nom de la variole du singe. Une nouvelle réunion a eu lieu à Matignon lundi 19 août. C’est la deuxième en l’espace de quelques jours. Mais l’idée n’est pas de faire paniquer. Pour l’instant, aucun cas du nouveau variant de Monkeypox n’est détecté en France.

Le gouvernement veut anticiper, le Covid est passé par là. Voilà pourquoi vendredi dernier Gabriel Attal a placé le pays en vigilance maximale. Il faut dire que l’OMS, l’Organisation mondiale de la Santé, a décrété le plus haut niveau d’alerte mondiale. Le centre européen de prévention et de contrôle des maladies a quant à lui demandé à l’Europe de se préparer. Un premier cas du nouveau variant Mpox a notamment été détecté en Suède.

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Expliquez-nous par Hélène Terzian : Comment la France se prépare à gérer le virus Mpox - 20/08
4:32

Un virus qui jusque-là était répandu en Afrique

Le Mpox, anciennement appelé variole du singe, est longtemps resté circonscrit à une dizaine de pays africains. Mais une première épidémie en 2022 s’était étendue au reste du monde. L’OMS avait alors déjà décrété son plus haut niveau d’alerte, levé depuis. Le virus était ainsi très peu meurtrier. Il touchait majoritairement les hommes homosexuels et bisexuels.

Désormais, c’est un nouveau variant qui inquiète, détecté en République Démocratique du Congo il y a presque un an. Plus contagieux, plus dangereux. Son taux de mortalité est estimé à 3,6%. L’épicentre de l’épidémie se trouve en RDC, mais il s’est répandu dans ses pays voisins. Depuis le début de l’année, près de 19.000 cas ont été répertoriés dans 12 pays africains: 541 personnes sont mortes.

Quid de la France?

Pour l’instant, aucun cas de cette souche n’a été recensé. Mais les autorités évoquent une circulation “à bas bruit” du variant moins dangereux, celui de l’épidémie de 2022. D’après Santé Publique France, cette année 107 cas de ce variant ont été détectés entre janvier et juin. Des cas majoritairement bénins, sans décès signalé.

150.000 personnes à risque ont même été vaccinées contre cette souche. C’est ce qu’a déclaré le ministre délégué à la Santé. Frédéric Valletoux estime toutefois qu’il y a de fortes chances que des cas sporadiques du nouveau variant apparaissent en France.

Comment le détecter?

Les symptômes sont les mêmes que la grippe: de la fièvre, des douleurs musculaires, mais aussi des lésions cutanées, comme des furoncles. Des pustules qui peuvent se trouver sur tout le corps, là où le variant initial provoquait des boutons localisés sur la bouche, le visage, les parties génitales.

C’est un virus qui se transmet de l’animal à l’homme, mais aussi via un contact physique étroit avec une personne infectée. Par la salive, lors de rapports sexuels notamment et plus largement en cas de contact direct avec les lésions: il y a donc une vigilance particulière sur les enfants.

Existe-t-il un vaccin contre le virus?

Le vaccin est fabriqué par le groupe danois Bavarian Nordic. Il a déjà été utilisé, on l’a dit, contre le premier variant de Mpox et il réduit incontestablement le risque d’infection et de forme grave. Les experts ne sont pas inquiets quant à son efficacité sur le variant actuel.

En France, les autorités affirment que les stocks de vaccins sont robustes. On peut en commander rapidement. L'Institut Pasteur est aussi dans les starting-blocks: prêt à "tester et vacciner les patients à la demande des autorités".

En réalité, les besoins sont surtout urgents dans les zones les plus touchées en Afrique. Aujourd’hui, le laboratoire danois dispose de 500.000 doses. Il peut en produire 10 millions d’ici à 2025. Les États-Unis et l’Union européenne vont fournir des centaines de milliers de doses au continent africain… la France également.

Est-ce qu’il faut s’inquiéter?

Les épidémiologistes disent que non. Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies considère que le risque d'infection par le nouveau variant en Europe est faible. En France, la Direction générale de la Santé rappelle aux soignants que chaque cas suspect doit être signalé: isolement, identification des cas contacts, organisation de la vaccination.

Depuis le covid, la mécanique est huilée. En cas de doute, consultez votre médecin. Il y a aussi un numéro vert MPoxInfoservice: 08.01.90.80.69 et c’est gratuit.

Hélène Terzian