Consultation médicale à 30 euros: "Les médecins sont insuffisamment rémunérés pour leur expertise"

A partir de décembre 2024, le prix de la consultation d'un médecin généraliste devrait passer de 26.50 euros à 30 euros. Les représentants des médecins doivent encore valider cette semaine cet accord trouvé avec l'Assurance maladie à ce sujet pour que ce soit officiel. Pour le docteur Franck Devulder, président de la confédération des syndicats médicaux français, c'est une hausse "absolument nécessaire".
"C'est tout juste le rattrapage de l'inflation que nous avons tous connu", commente-t-il ce lundi 20 mai sur RMC, rappelant que le tarif de la consultation actuel est celui de 2016.
Il estime que ces 3.5 euros supplémentaires pourront permettre aux généralistes de travailler dans de meilleures conditions, notamment au niveau des salariés de leurs cabinets (assistants, secrétariat...), et redonner de l'attrait au métier.
"Cela va surtout donner de l'attractivité: le nombre de médecins libéraux a diminué de 12% en dix ans. Il faut que ce soit plus attractif pour les plus jeunes de mes confrères", juge-t-il. D'autant que cette médecine libérale représente une part majeure du total des consultations dans le pays.
"La médecine libérale assure 80% des consultations, c'est un million de consultations par jour, le même nombre en médecine spécialisée", chiffre-t-il.
30 euros fin 2024... et encore plus à l'avenir?
Franck Devulder estime qu'il y a d'ailleurs des spécialités qui sont très difficiles et très peu honorées comme pédiatres, rhumatologues, endocrinologues... "Cela va donner un petit coup de pouce nécessaire", estime-t-il, prévenant toutefois "qu'il faut que ça dure".
"Ça ne peut pas rester gelé en permanence pendant tant et tant d'années. Il faut continuer (en ce sens)", lance-t-il.
Entendant tout de même que le contexte économique peut être compliqué pour de nombreux patients, il estime que c'est ainsi aux mutuelles de prendre le relais et de compenser les différences à l'avenir.
"Les mutuelles doivent peut-être être plus incitées à jouer le rôle de ce remboursement de l'expertise de nos médecins. Les médecins en France sont insuffisamment rémunérés pour leur expertise", assure-t-il.