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Covid-19: ce qu'il faut savoir de la vaccination des enfants qui se rapproche

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La vaccination prend un nouveau virage. De nombreux pays ont déjà commencé à vacciner les plus jeunes et la France pourrait bien leur emboîter le pas.

Petit à petit on se dirige vers la vaccination des enfants. Jeudi dernier, l’Agence européenne du médicament a autorisé le vaccin Pfizer pour les 5-11 ans. Reste à transposer dans chaque pays de l’Union européenne cette décision européenne.

Et en ce qui concerne la France, pour le moment le choix est de recommander cette vaccination uniquement pour les enfants fragiles et avec un dosage réduit. C’est l’avis rendu hier par la Haute Autorité de Santé, avis qui a toutes les chances d'être très rapidement suivi, même si le gouvernement ne l’a pas encore annoncé. 

Qui sont ces enfants fragiles? 

Ce sont ceux qui risquent de faire une forme grave de la maladie et ceux qui vivent dans l'entourage de personnes immuno-déprimées. Concrètement la vaccination est recommandée pour les enfants qui souffrent de maladies hépatiques chroniques, de maladies cardiaques et respiratoires, y compris les formes sévères de l'asthme. Pour les enfants obèses ou ceux qui souffrent de diabète. Cela représente environ 360.000 enfants… 

Pour tous les autres enfants, le vaccin n’est pas recommandé

Ce qui veut dire qu’il est même interdit, mais cela pourrait ne pas durer. La haute autorité de santé a bien précisé hier qu’elle déciderait plus tard ce qu’il convient de faire, des auditions sont en cours, Olivier Véran a évoqué le début de l’année prochaine pour une possible extension de la vaccination à tous les enfants. C’est un débat ultra-sensible. L’académie de médecine le résume ainsi: il y a des arguments en faveur de la vaccination des enfants. 

Premièrement les tests ont montré que les enfants le supportaient bien. Peu ou pas d’effet secondaire après deux petites doses à trois semaines d'écart. Avec une efficacité de plus de 90%

Deuxièmement, le virus se diffuse actuellement très vite parmi les plus jeunes.

Troisièmement, la vaccination des plus jeunes est le seul moyen d’arriver à l’objectif de 90% de la population vaccinée.

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Quels arguments s'y opposent?

Le premier c’est que les tests n’ont pas porté sur des échantillons assez larges.

Le deuxième, c’est que les enfants font rarement des formes graves du Covid-19. Ils prennent donc peu de risques de ne pas être vaccinés. 

Et le troisième argument, c’est le plus intéressant. L'académie de médecine estime que les enfants ne doivent pas servir à compenser le refus des adultes. C'est une question éthique. 

Et donc pour l’ensemble de ces raisons, l'académie préconise de réserver la vaccination aux seuls enfants fragiles. Tout en continuant à observer l’évolution de l'épidémie. C’est exactement ce qui a été décidé hier.

D'autres pays ont commencé à vacciner les enfants

Dès cet été, Cuba a été le premier pays à vacciner et à la rentrée, les écoles, toutes fermées depuis un an et demi, ont rouvert pour les seuls enfants vaccinés.

La Chine, le Venezuela, le Cambodge, les Émirats arabes Unis ont eux aussi commencé à vacciner les enfants à partir de 3 ans. Mais avec les vaccins chinois qui ne sont pas des vaccins à ARN messager.

Les États-Unis, le Canada, Israël et l'Autriche depuis mardi vaccinent eux les enfants de plus de 5 ans avec le Pfizer. Les États-Unis ont commencé début novembre et ont déjà vacciné 3 millions de plus de 5 ans, sur les 28 millions éligibles. Il faut dire que pour des raisons difficiles à comprendre, les enfants américains sont beaucoup plus touchés par le Covid-19 que les enfants Français.

On compte 500 morts aux Etats-Unis contre une dizaine seulement chez nous. La vaccination a donc moins fait débat et elle se fait sur la base du volontariat. Sans aucune obligation.

En Israël, peu de débats également. Un professeur de la faculté de Tel Aviv a expliqué qu’il était beaucoup plus dangereux d'emmener son enfant au ski ou bien faire du cheval que de le faire vacciner. Selon lui, c’est statistique, l’équitation est plus dangereuse que le vaccin Pfizer.

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Nicolas Poincaré