Covid-19: une nouvelle mutation du variant anglais encore plus inquiétante?

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La situation sanitaire ne s’améliore pas en France. 404 décès du Covid-19 ont été recensés à l’hôpital mardi par Santé publique France et 28.029 malades du coronavirus étaient toujours hospitalisés. Mais une nouvelle donnée inquiète particulièrement: la présence du variant anglais, très contagieux, sur le sol français.
Il serait même déjà en train de muter, selon le ministre britannique de la Santé, qui l’a annoncé lundi lors d'une conférence de presser virtuelle. Ce variant du variant est même en train d'acquérir la mutation la plus préoccupante du variant sud-africain et brésilien.
10 fois plus d'anticorps que d'ordinaire pour neutraliser cette variation
Cette variation, appelée "E484K", est présente dans la protéine Spike du virus, protéine à l'origine de l'infection.
Cette mutation est caractéristique des variants brésiliens et sud-africains. Elle inquiète beaucoup car, d'après certains tests menés en laboratoire, elle est capable de duper les anticorps en diminuant la reconnaissance du virus, et donc de compliquer sa neutralisation. Une étude menée à l'université de Cambridge a démontré qu'il fallait injecter près de 10 fois plus d'anticorps que d'ordinaire pour neutraliser cette variation du variant anglais.
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"Le variant anglais sera partout dans trois semaines ou un mois"
Cette mutation du variant anglais ne concerne que 11 prélèvements, toutes recensées au Royaume-Uni. Le généticien Philippe Froguel estime que la France doit dès à présent à abandonner les séquençages pour retrouver le variant anglais et doit plutôt se mettre d'urgence sur la trace de ces nouvelles mutations.
"Le variant anglais sera partout dans trois semaines ou un mois. Donc ça ne sert à rien de le chercher, puisqu’on aura toujours un retard. En France, on fait toujours quelques centaines de séquences par jour alors qu’il faut trois semaines pour avoir le résultat. Ce qu’il faut, c’est chercher les nouveaux", a-t-il expliqué sur RMC.
Les laboratoires pharmaceutiques se veulent cependant rassurants sur l'efficacité de leurs vaccins, qui ne baisseraient que sensiblement, d'après les premières études. Et pour les autorités, la priorité reste la même: réduire la transmission et continuer de vacciner.