Covid: bientôt un vaccin nasal ou un patch à la place de la piqûre?

Un petit pschit dans le nez, et vous êtes vacciné. Plus de piqûre, mais un spray, placé au bout d’une seringue. La vaccination intranasale existe déjà, notamment contre la grippe. On a aussi des vaccins en essai clinique contre la coqueluche, mais elle est encore rare. Dans le cas du Covid, ça fait maintenant plusieurs années que l’industrie pharmaceutique est sur le coup.
Mais c’est peut-être une innovation française, celle de chercheurs de l’Institut national de la recherche agronomique et de la startup LovalTech, basée à Tours, qui va leur voler la vedette. Un vaccin nasal universel, qui fonctionne contre tous les variants. Les essais sur les animaux ont été concluants, ceux sur l’homme vont commencer l’an prochain.
On pourrait se dire "Covid-19, on aimerait bien passer à autre chose", mais ça pourrait être très intéressant pour des campagnes de rappel pour les personnes les plus fragiles, comme pour la grippe. Et surtout, l’intérêt de cette technologie, c’est qu’elle est adaptable à d’autres types de maladies.
Ce nouveau vaccin aurait plusieurs avantages (en plus de rassurer ceux qui n’aiment pas les piqûres): d’abord, l’arrêt de la contagiosité. Contrairement aux vaccins ARNm actuels, où on continue à être contaminant, là on est protégé et on protège les autres.
Le fait qu’il soit dans le nez permet d’ériger une barrière dès la porte d’entrée du virus dans l’organisme. Ca permet d’éviter les infections, et encore plus les formes graves. Dernier avantage: on peut le stocker à température positive, pas besoin de chaîne du froid, ce qui rend plus facile le stockage, le transport, et des campagnes de vaccination dans des pays où les infrastructures ne sont pas au top.
Des patchs comme pour arrêter de fumer aussi à l'étude
Ce n’est pas le seul mode d’administration innovant pour les vaccins, car on va aussi voir arriver des vaccins sous forme de patchs, comme pour ceux pour arrêter de fumer. C’est l’entreprise australienne Vaxxas qui réalise des tests, pas seulement contre le Covid d’ailleurs (ils travaillent aussi sur la grippe, la rougeole, la polio…).
Le principe: un nanopatch qui ressemble un peu à ceux qu’on utilise pour arrêter de fumer, mais plus petit, de l’ordre d’un cm2, qu’on colle sur la peau. Et la surface, vous avez des milliers de nanoaiguilles –tellement petites qu’elles ne sont pas visibles à l’œil nu- trempées dans le principe actif du vaccin. Quand on touche, ça présente un peu la même texture qu’une lime à ongles, un peu rugueux mais ça ne pique pas.
Ces toutes petites aiguilles vont pénétrer la couche extérieure de la peau et aller titiller les cellules, et le système immunitaire va réagir, comme avec un vaccin traditionnel. Ces vaccins de nouvelle génération présentent plusieurs avantages: premièrement, on peut se débrouiller tout seul, ce qui est peut quand même être pratique en cas de campagne de masse ou le personnel médical peut vite être débordé. Deuxièmement, les quantités de vaccin utilisées sont beaucoup plus faibles, donc ça coûte moins cher, et ces patchs ne coûtent quasiment rien à produire.
Bientôt les vaccins... à avaler !
Comme un médicament. Les expérimentations de vaccins par voie orale se multiplient: celle de la biotech israélienne Oravax notamment. Une autre entreprise, canadienne, Rapid Dose, travaille sur un vaccin sous forme de bandelette qui se dissout dans la bouche. Ca fond sous la langue comme un bonbon. Et elles se conservent plusieurs mois à 40°C.
Faciles à stocker, on pourrait aussi se servir de ces vaccins oraux comme dose de rappel. Là encore l’enjeu serait notamment les pays en développement qui ont moins de moyens logistiques pour les vaccins classiques. Imaginez: on pourrait même recevoir son vaccin par simple courrier, ouvrir l’enveloppe, et hop on est vacciné.