Covid et vacances de Noël: les enfants pourront ne pas aller à l'école jeudi et vendredi, comment ça marche?
Les vacances... avant les vacances? Une recommandation du Conseil scientifique fait sensation depuis lundi soir: pour tenter de limiter le risque de troisième vague de Covid-19 en janvier, les scientifiques recommande, dans une "note d'éclairage scientifique", "l'autoconfinement" pendant une semaine à ceux qui souhaitent passer des fêtes en famille et le recours à des tests avant les soirées de réveillon.
Précisions: il serait donc bon de poser des congés ou télétravailler une semaine avant le 24 ou le 31 décembre, y compris pour les enfants.
Une idée - de dernière minute - que soutient visiblement Jean Castex. Le Premier ministre a en effet suggéré mardi matin que les enfants qui le peuvent n'aillent pas à l'école jeudi et vendredi afin de limiter les risques de contamination à Noël.
"A chaque fois que cela est possible, surtout si on doit recevoir à Noël des personnes vulnérables, le Conseil scientifique (...) a dit (...) si vous pouvez ne pas emmener vos enfants à l'école jeudi et vendredi (...), vous le faites", a déclaré le Premier ministre sur Europe 1, en recommandant également de s'autoconfiner une semaine avant les réunions familiales et amicales de fin d'année.
"Absence tolérée": souhaitable ou nécessaire?
Concrètement, une "tolérance" sera appliquée jeudi et vendredi pour les absences des élèves qui sèchent les cours, a précisé le cabinet du ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer.
Une note sera adressée mardi aux recteurs. Les parents devront toutefois prévenir les établissements scolaires. Les scientifiques appellent en outre les écoliers et les lycéens à renforcer les gestes barrière en cette dernière semaine avant les vacances.
Ce sas d'auto-confinement est donc recommandé pour les écoliers et lycées avant les retrouvailles avec leurs grands-parents:
"Soit l'enfant fera une infection symptomatique, même si c'est rare et dans ce cas-là la famille l'écartera. Soit s’il est infecté juste avant ce sas, il arrivera aux contacts des grands parents il ne sera plus transmetteur, étant donné qu’il faut à peu près 7 jours pour ne plus être infecté", explique l'infectiologue Olivier Bouchaud sur RMC.
"On nous dit que les enfants ne sont pas contaminants et là, finalement..."
"Nous avons été très surpris de cette prise de position du gouvernement car depuis le mois de septembre, on nous dit que les enfants ne sont pas contaminants et là, finalement, cela revient à dire qu'il y a un risque que les enfants puissent contaminer", a réagi Guislaine David, co-secrétaire générale du Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire.
Selon elle, cela crée aussi "une rupture d'égalité entre les familles: ceux qui vont pouvoir s'arranger pour garder leurs enfants dans l'optique de protéger les grands-parents notamment, et les autres, qui ne pourront pas les garder ces deux jours parce qu'ils travaillent".
Guislaine David évoque par ailleurs la rentrée de janvier. "Si on considère que les enfants sont dorénavant contaminateurs, alors il va falloir anticiper le retour à l'école dans trois semaines avec un protocole sanitaire renforcé", a-t-elle lancé.
Toutefois, sur RMC, lors de l'émission "Neumann - Lechypre", l'épidémiologiste Philippe Amouyel, qui pratique au CHU de Lille, a soulevé une autre piste: les parents qui attendent leurs enfants devant les écoles pourraient être une source de contamination également.
Enfin, une idée que les auditeurs au 32.16 ont partagé: et si on en faisait un peu trop avec les "anciens"? Un avis qui tranche d'ailleurs avec le climat ambiant: celui de l'épidémiologiste Martin Blachier.
Invité d'Apolline de Malherbe, lundi matin, le spécialiste a plaidé à la responsabilité des plus vieux: "Tant qu'il n'y a pas une majorité des plus de 65 ans qui se sont fait vacciner dans ce pays il n'y a rien qui rouvrira. Je ne sais même pas pourquoi on continue de penser qu'on peut rouvrir le 20 janvier alors qu'on est sur un plateau, on ne peut pas se le permettre. Tant qu’on n'a pas vacciné 80%-90 des types de personnes qui vont en réa on ne peut pas ouvrir avant février-mars." Il estime ainsi que le sujet d'une vaccination obligatoire pour les plus de 65 ans n'est pas à écarter. "Pour une personne de plus de 65 ans qui ne se fera pas vacciner, c’est quatre personnes entre 45-65 ans qui devront se faire vacciner", selon lui.