Déserts médicaux: Nevers veut renforcer le pont aérien entre son hôpital et le CHU de Dijon

Les maires français redoublent d'inventivité pour lutter contre les déserts médicaux. Celui de Nevers, Denis Thuriot, souhaite renforcer le pont aérien qu'il a mis en place en janvier 2023. Il permet de faire venir des spécialistes, des internes et des médecins généralistes depuis CHU de Dijon en avion pour compléter les équipes de l'hôpital de sa ville.
Pour lutter contre la pénurie de personnels soignants, Denis Thuriot veut tripler les vols. Concrètement, il s'agirait d'en ajouter deux par semaine, alors qu'il en existe qu'un seul actuellement. L'élu attend les autorisations. "Nous n'avons pas moins de médecins qu'avant, mais il nous en manque toujours. Nous avons 6 ou 7 internes au lieu d'en avoir une cinquantaine", explique-t-il.
Un vol par semaine coûte 100.000 euros par an
L'hôpital de Nevers ne les a pas à cause "du temps de trajet rédhibitoire" entre la ville nivernaise et Dijon. Le trajet de 180 km se fait en 2h30 en voiture, contre 35 minutes en avion. "Le fait de faire voler des avions, ce n'est pas un but, c'est un moyen. Nous, les maires, on s'époumonne pour trouver des solutions pour les faire venir, et on n'y arrive pas", se désole Denis Thuriot.
"Moi, j'attends, comme tous les autres maires, un coup de pouce de l'État pour un peu mieux inciter les professionnels de médecine pour mailler notre territoire", réclame l'élu.
Le maire de Nevers demande un coup de pouce car ces vols ont un coût considérable. La ville débourse 100.000 euros par an pour un vol par semaine.
Ces allers-retours apportent "une petite solution à un gros problème", estime David Boucher, délégué CFDT à l'hôpital de Nevers. Ils ne remplaceront jamais des médecins installés. "L'hôpital de Nevers a des difficultés, mais le flux de Dijon aussi. Des salles de bloc opératoire sont fermées. La crainte qu'ont certains professionnels, c'est qu'on diffuse la pénurie", alerte-t-il. "Le pont aérien c'est une offre supplémentaire et ponctuelle", ajoute David Boucher mais "l'hôpital a besoin d'un avenir".
Le débat revient à l’Assemblée nationale, mercredi, pour trouver une solution. Une proposition de loi, cosignée par 250 députés, souhaite réguler l'installation des professionnels de santé. Mais le gouvernement s'y oppose. François Bayrou privilégie la piste des deux jours de remplacement par mois dans les déserts médicaux par médecin.