RMC

Et si les résidents des EHPAD payaient leurs places en fonction de leurs revenus?

Les experts en charge de faire des propositions au gouvernement proposent notamment le maintien à domicile, mais également d'instaurer une progressivité dans le montant à payer en fonction des revenus.

Une place en EHPAD, en France coûte aujourd’hui environ 2000 euros par mois. Un prix au-dessus de la plupart des pensions de retraite. Dans la plupart des cas, ce sont donc les familles qui prennent le relais. En moyenne, un résidant reste trois ans en EHPAD ce qui représente environ 72.000 euros à payer

Une situation qui risque d’empirer. En effet, le nombre de personnes âgées dépendantes devrait doubler d’ici 2060 passant de 1,3 à 2,6 millions de personnes. Parmi les solutions envisagées, le maintien à domicile. En moyenne, 32% des personnes en perte d’autonomie vivent en établissement en Europe, alors que cette proportion atteint 41% en France.

L’autre solution proposée par Dominique Libault, ancien directeur de la Sécurité sociale (2002-2012), chargé de proposer des pistes de réformes au gouvernement, et une adaptation du prix de la chambre en EHPAD en fonction des revenus du retraité en perte d’autonomie. 

Un système progressif pour le montant à payer

"Une bonne idée", selon Albert Lautman, directeur général de la Mutualité française.

"L’idée, c’est que comme aujourd’hui plus d’un résidant sur deux en EHPAD a une somme à payer qui est supérieure à sa retraite, il faut faire quelque chose et il faut simplifier les dispositifs d’aide auxquels beaucoup de Français ne comprennent pas grand-chose. Il faut créer un barème du prix de l’EHPAD en fonction des ressources avec pour les plus petites ressources le maintien d’une forme de gratuité et ensuite une progressivité du montant à payer", affirme-t-il. 

Selon lui, il faut que cette progressivité se base sur les ressources comme la retraite et non pas sur les biens que l’on possède. Il alerte également sur l’urgence de réformer ce système. "La génération du baby-boum va arriver dans moins de 10 ans au grand âge. On a aujourd’hui un système d’EHPAD qui est très qualitatif, mais on voit bien qu’il arrive aux limites de ses possibilités et le système actuel de ne permettra pas de faire face à l’arrivée de cette génération", indique Albert Lautman. 

Guillaume Descours