Faut-il que les plus aisés payent plus les consultations médicales?

Les plus aisés doivent-ils payer plus pour leur consultation de médecine? C’est l’idée qu’a avancée le patron du MoDem, François Bayrou. Il s’est dit dimanche, dans une interview au Grand Jury RTL/LCI/Le Figaro, favorable à “une petite participation” supplémentaire “de ceux qui le peuvent”, en matière d’accès au soin. Selon lui, cela permettrait ainsi de régler “la question du prix de la consultation”. Il a précisé qu’il était pour que “le soin demeure gratuit pour tous ceux qui ont des difficultés".
“Moi, je n’ai jamais été partisan d'une santé ou d’un accès à la santé totalement gratuit. Il n’est pas juste que ceux qui assument notre santé, se retrouvent avec un prix de la consultation aussi bas”, a précisé François Bayrou.
Un risque de renoncement aux soins?
Mais cette idée pose problème selon Catherine Simonin, membre du bureau national de France Assos Santé.
“Comme on détermine ceux qui peuvent? Est-ce que ce sont les plus riches? Ils gagnent combien? Donc déjà, comment fait le médecin pour savoir qui peut payer, qui ne peut pas payer? C’est déjà le cas pour le secteur 2, les spécialistes, et il y a des renoncements aux soins parce que les patients, certains, ne peuvent pas payer les dépassements d’honoraires. Donc amplifier cette situation, c’est diminuer la santé des personnes. Je rappelle que l’Assurance maladie, c’est universel, c’est pour tout le monde. Les plus aisés paient déjà beaucoup plus de cotisations parce que c’est proportionnel à leur salaire et la CSG complète le financement de notre Assurance maladie”, indique-t-elle dans "Charles Matin" sur RMC ce lundi.
Ces derniers mois, les médecins généralistes ont plusieurs fois exprimé leur mécontentement face au prix de la consultation. Actuellement à 25 euros, elle passera à 26,50 euros à l’automne. Insuffisant pour les médecins, qui réclamaient des augmentations de 30 à 50 euros. Un mécontentement qui a occasionné plusieurs grèves.