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Santé

Grippe: le nombre d'hospitalisations explose, Nice impose le masque pour Ehpads et agents municipaux

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Les épidémies hivernales, grippe et Covid, sont de retour en force. Le plan blanc a été activé dans plus d'une vingtaine d'hôpitaux. De nombreux Français sont pourtant vaccinés après des débuts timides. En effet, la campagne de vaccination contre la grippe a retrouvé son niveau de l'an dernier. Mais cela n'empêche pas des hospitalisations exceptionnellement élevées.

Si la campagne de vaccination contre la grippe était partie très mollement, le retard a été rattrapé depuis. Un vaccin qui semble efficace, les deux souches virales qui circulent sont apparentées à celles présentes dans les vaccins contre la grippe 2024-25.

Pourtant, les hospitalisations pour grippe sont exceptionnellement élevées. Il n’y a pas forcément beaucoup plus de cas de grippe que les années précédentes, mais beaucoup plus d’hospitalisation donc de forme sévère en particulier chez les plus de 65 ans.

Pourtant, les Français se sont autant vaccinés cette année que l’an dernier. Plus de 10 millions de doses de vaccins contre la grippe ont été distribuées. Les taux de vaccination sont assez homogènes sur le territoire français, mais la région meilleure élève, c’est la Bretagne alors que l'Île-de-France est la région la moins vaccinée.

Reste que 10 millions de vaccins délivrés alors que plus de 17 millions de personnes étaient invitées à se faire vacciner contre la grippe parce qu’elles sont âgées ou fragiles, c’est bien peu. Les pharmaciens rappellent que la grippe fait 10.000 morts en France chaque année, dont 90% chez les plus de 65 ans. Et qu’il est toujours temps de se faire vacciner.

Des plans blancs déclenchés dans une vingtaine d'hôpitaux

Et cette épidémie de grippe met les hôpitaux sous tension. Au moins une vingtaine ont déclenché leur plan blanc pour augmenter le nombre de lits et de personnels. S’il n’a pas été déclenché à l'hôpital de Nice, ce dernier est en niveau 3 "Hôpital en tension" et a atteint sa capacité maximale.

Dans la ville de la Côte d’Azur, le port du masque est désormais obligatoire dans les Ehpad de la ville, mais aussi pour les agents municipaux qui présentent des symptômes. La mairie a également lancé un appel à la vigilance et au retour des gestes barrières.

Son masque accroché à ses oreilles, Marine, qui travaille pour la ville de Nice, ne l'a pas lâché depuis le début de l'hiver. “Je le porte dans les ascenseurs, dans les transports en commun, dans tous les lieux où il y a du monde”, indique-t-elle. Alors forcément pour elle, les mesures annoncées par Christian Estrosi, “je trouve que c’est très bien, mais ça aurait dû venir avant".

"Tous les collègues viennent malades avec le Covid, avec les grippes et dans le milieu professionnel sans masque ce n’est pas normal, c’est même à la limite inadmissible”, pointe-t-elle.

Un retour des gestes barrières

En rendant le masque obligatoire pour les agents en cas de symptômes grippaux, la municipalité espère montrer l'exemple.

“C’est important de retrouver ce qu’on appelle les gestes barrières. Et on engage les entreprises qui ont ce qu’on appelle un brassage de personnel à le faire”, pointe Richard Chemla, adjoint délégué à la santé de la mairie de Nice.

Mais pour ces Niçois, l'idée de porter le masque au travail ravive de mauvais souvenirs. “Si j’ai quelqu’un à côté de moi qui est fatigué, je le renvoie chez lui et non je ne mettrais pas le masque”, s’amuse une femme. “Si je suis malade, je mettrai un masque fatalement. Mais après que ça redevienne une norme comme c’était pendant le Covid, je suis un peu plus réticent”, indique un jeune homme.

Avant même d'imaginer porter un masque, pour les médecins le meilleur moyen de se protéger reste, une nouvelle fois, la vaccination.

Bérengère Bocquillon et Anna Jaujard avec Guillaume Descours