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"Il ne faut pas brûler les étapes": pourquoi le maintien du couvre-feu à 23 heures reste important

Le nombre de malades atteint du Covid-19 continue de baisser. Malgré tout, le gouvernement ne prévoit pas de modifier le calendrier du déconfinement et veut maintenir le couvre-feu à 23 heures jusqu’au 30 juin. Mais cette mesure divise, y compris auprès des médecins.

Depuis le 9 juin, le couvre-feu est désormais en vigueur à partir de 23 heures. Selon le calendrier établi par l’exécutif, il doit rester en place jusqu’au 30 juin. Mais son maintien pose dans le monde politique. La présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, a plaidé dimanche sur BFMTV pour une levée de ce couvre-feu, affirmant que cela "donnerait un peu de respiration aux Français".

Car le nombre de malades du Covid-19 hospitalisés continue de baisser. Dimanche, il y avait 12.480 patients atteints du coronavirus pris en charge dans les services hospitaliers, dont 2.106 en réanimation. C’est le chiffre le plus bas depuis le 19 octobre. Seulement 26 nouvelles admissions de malades du Covid ont également été enregistrées dimanche.

Eviter un "rebond de l’épidémie à l’automne"

Pourtant, l'exécutif ne compte pas, pour l'instant, modifier son calendrier. Car pour certains, le couvre-feu permettrait de stabiliser la situation sanitaire.

"Il ne faut pas bruler les étapes. Le couvre-feu à 23 heures évite des scènes de liesse, d’ivresse, tant sur le plan moral que l’ivresse alcoolisée, où on va lever les gestes barrières, la distanciation sociale, se contaminer et alimenter les chaines de contamination, comme ça s’est vu l’été dernier avec un rebond de l’épidémie à l’automne. Il faut tout faire pour ne pas se retrouver dans ce scenario", estime Benjamin Davido, infectiologue à l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches.

"Ce n’est pas le couvre-feu qui va changer la situation"

A l’inverse, Martin Blachier, médecin spécialiste en santé publique, plaide pour la fin de ce couvre-feu qui ne changerai pas fondamentalement la donne sur le plan de l'épidémie.

"La situation épidémique pourrait permettre de supprimer ce couvre-feu pendant cette période estivale. Ce n’est pas le couvre-feu qui va changer la situation. Sur le plan sanitaire, ça n’a pas énormément de sens, au regard des données brutes", a-t-il déclaré au micro de RMC.

Depuis le début de la campagne de vaccination en France, 30.250.000 personnes ont reçu au moins une injection du vaccin contre le Covid-19 et 14.000.000 personnes ont reçu deux injections. Cela représente respectivement 57,6% et 26,7% de la population majeure.

LL