"Je défie le gouvernement de venir une nuit avec nous dans un service d’urgence": le personnel soignant manifeste pour de meilleures conditions de travail
Après 8 mois de grève dans les hôpitaux, une manifestation nationale pour un "plan d'urgence pour l'hôpital public" à lieu dans plusieurs villes de France ce jeudi. À l'appel du Collectif inter-urgences, le personnel soignant entend dénoncer les conditions de travail auxquelles il est confronté: "Les revendications n’ont pas changé et pourtant personne ne répond depuis 9 mois: nous demandons des effectifs à la hauteur de la population pour arrêter de courir et leur dire 'j’arrive'!", explique ce jeudi matin sur RMC Candice Lafarge, membre du collectif Inter-urgences.
"Nous demandons une revalorisation de 300 euros, ce qui correspond au gel d’indice bloqué depuis plus de 10 ans, donc c’est un rattrapage juste. Nous demandons également à ce que la population ne patiente plus pendant des heures sur des brancards sous couvert d’hospitalisation de brancard parce que nous n’avons plus de lits suffisants pour accueillir la population", ajoute-t-elle.
"Vous avez beau aimer votre métier, aimer soigner, vous n’en avez pas envie"
Si Candice Lafarge assure que l'"on n’est pas moins bien soigné" à l'hôpital qu'il y a 15 ans, elle explique que les soignants ont de moins en moins de temps "pour le patient qui en souffre". Ce manque de temps, lié au manque de personnel qui quitte souvent l'hôpital public pour le privé, ne peut être résolu "qu'en revalorisant les salaires", à hauteur de 300 euros comme demandé. Les professionnels de santé estiment à 1,5 milliard d'euros le coût de ces demandes.
"Les locaux sont dans une 'crépitude' la plus complète. Quand on demande des pieds à perfusion ou des brancards, on nous dit 'ça arrive'. Vous avez beau aimer votre métier, vous avez beau aimer soigner, vous n’en avez pas envie (...) Je défie le gouvernement de venir une nuit avec nous dans un service d’urgence", appelle Candice Lafarge.
De son côté, le gouvernement prévoit un nouveau plan pour l'hôpital et reconnaît que celui de septembre "n'était pas à la hauteur", selon un conseiller du Premier ministre qui admet également que "l'hôpital craque".