"Je suis fier de ce handicap": l'incroyable parcours de Théo Curin, amputé des quatre membres, mannequin, et champion de natation

A 6 ans, après une méningite foudroyante, Théo Curin est amputé des quatre membres. Il commence alors la natation et il est aujourd’hui, à 19 ans, double vice-champion du monde de para-natation. Théo Curin est aussi désormais mannequin.

C’est un parcours hors-norme que connait Théo Curin. Ce jeune homme de 19 ans est double vice-champion du monde de para-natation et mannequin pour la marque Biotherm. Pourtant le jeune est, depuis qu’il a six ans, amputé des quatre membres à cause d’une méningite foudroyante.

Un parcours qui force le respect. Il est actuellement à Londres, où commencent aujourd’hui les championnats du monde de para-natation, et où il concourt au 50 mètres nage libre.

Un partenariat et une séance photo qui signifient beaucoup pour Théo Curin. Cela va permettre avant tout de montrer le handicap.

"Il y a bien sûr beaucoup de fierté. On n’a pas essayé de cacher le handicap, ni essayé de le mettre en avant non plus. On a fait un shooting comme l’aurait fait n’importe quel mannequin lambda", explique le jeune homme.

Campagne de pub qui permet aussi, pour lui, de se trouver beau, de s’affirmer, et même d’aller plus loin encore. "Je suis même fier de ce handicap aujourd’hui. Le handicap c’est devenu Théo Curin. Si demain on me propose de retrouver mes mains et mes pieds, je dirai non", affirme-t-il.

Une participation aux JO en 2020?

Un chemin énorme qu'a donc parcouru par le jeune homme. Chemin démarré dans un bassin de natation, avec beaucoup de volonté. 

"Je n’aimais pas quand les gens me regarder et forcément quand on fait de la natation, on se met à nu, c’est un peu le cas de le dire. Et ça m’a aidé pour m’accepter et accepter le regard des gens. Aujourd’hui l’eau c’est un des seuls éléments ou je me sens moi-même. J’ai plus de prothèses, j’ai plus de fauteuil, je n’ai plus rien et je me déplace comme n’importe quel valide qui est à côté de moi", précise Théo.

Une force, un courage, un parcours, qui peuvent faire changer les mentalités. Sami El Gueddari est le directeur sportif de la natation handisport au sein de la fédération. "Il faut se battre contre les stéréotypes. Il y a encore de stéréotypes, de croyances, d’ancrage culturel sur le handicap et il faut changer les mentalités. On va accueillir les jeux de Paris 2024, olympiques et paralympiques. Donc il faut que les Français soient un petit peu comme le public anglais, très au fait de ce qu’est le handicap", explique-t-il.

Aujourd’hui, Théo Curin devient mannequin et il tentera de devenir champion du monde de 50 mètres nage libre. Il espère également une participation aux jeux paralympiques de Tokyo en 2020. 

Rémi Ink avec Guillaume Descours