La consultation chez le médecin généraliste va coûter plus cher: "Tout augmente, pourquoi pas eux?"

Dès dimanche, les consultations médicales augmentent. Aller chez son médecin généraliste coûtera désormais 30 euros contre 26,50 euros avant. Une hausse qui va aussi concerner certains spécialistes comme les gynécologues, où la consultation passera de 55 à 60 euros, ou encore chez les dermatologues ou les pédiatres.
En contrepartie de cette revalorisation des tarifs, l’Assurance maladie enjoint les praticiens à diminuer leurs prescriptions de médicaments, d’examens et d’arrêts de travail.
Car cela fait plus de sept ans que la consultation n'a pas été autant augmentée. Et entre temps, l'inflation est passée par là, rappelle à RMC le docteur Patricia Lefébure: "Les coûts généraux ont beaucoup augmenté et ça devenait vraiment problématique de travailler avec 25 euros si on veut continuer à faire de la médecine autre que de l'abattage". Une hausse qui doit permettre à la généraliste de ne pas réduire la durée des consultations.
La dernière revalorisation de la consultation chez le généraliste date de 2023 quand le prix était passé de 25 à 26,50 euros. Avant cela, c'était en mai 2017, la consultation avait augmenté de 2 euros, de 23 à 25 euros.
"C'est une honte"
Mais du côté des patients, cette hausse n'est forcément pas aussi bien accueillie. "C'est une honte", pour Nicolas, "car beaucoup de gens ne pourront plus se soigner, ne pourront plus avancer les sous, n'iront plus chez le médecin tout simplement. Et ça va aggraver certaines pathologies."
"Tout augmente, alors pourquoi pas eux ?", rétorque Elie, 90 ans, en salle d'attente. "Il faut qu'ils gagnent leur vie comme tout le monde", poursuit-il.
Pour rappel sur 30 euros, le médecin paye la moitié en charge. Alors cette augmentation est normale pour Catherine: "C'est un médecin, on en a besoin. En espérant que les mutuelles suivent un peu, mais je n'y crois pas trop."
Et elle a raison d'être sceptique car dans le même temps, les cotisations des complémentaires santé vont coûter plus cher. De quoi inquiéter Gérard Raymond, le président de France Assos Santé qui défend les patients: "Il est possible que pour certains d'entre nous, les cotisations soient trop grandes et qu'ils ne s'assurent pas en complémentaire santé". Ce qui concerne déjà 4% de la population. La Fédération y voit un "pas de plus vers la privatisation de la santé".