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La France interdit certains implants mammaires: "Quand on nous a vendu ces prothèses, on nous a dit qu'il n'y avait pas de risque" s'inquiètent des patientes

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La France va interdire plusieurs modèles d'implants mammaires soupçonnés de favoriser une forme rare de cancer, selon un courrier de l'Agence nationale des produits de santé (ANSM).

La France interdit les prothèses mammaires macrotexturées, c'est-à-dire rugueuse, ou en polyuréthane. Leur retrait a été décidé "au vu du danger rare mais grave que leur implantation est susceptible de constituer", par l'Agence nationale des produits de santé (ANSM). Des implants conçus pour leur "effet velcro", qui permet à la prothèse de mieux adhérer aux tissus, mais qui pourraient créer une inflammation chronique qui déclencherait, dans des cas rares, des pathologies cancéreuses.

"Sur les 8 à 10.000 patientes avec des implants texturés, 57 cas de lymphomes ont été constatés. (…) On ne recommande pas aux patientes de retirer les prothèses macro texturées, le risque de lymphomes et minime", a précisé ce matin sur RMC Jacques Saboye, président de la Société française de chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique.

Mais Françoise, elle, a décidé dès 2014 de retirer ses prothèses mammaires. En 2006, elle se fait implanter des prothèses mammaires texturées, de la chirurgie reconstructrice, suite à une déformation de la cage thoracique. Au bout d'un an, elle ressent les premiers symptômes:

"J'avais des troubles du sommeil et une douleur atroce dans la nuque, des migraines. Toutes vos articulations sont douloureuses, vous avez ça dans votre corps et vous vous dites que vous êtes empoisonnée. Et puis on a peur de développer un lymphome".

"Il y a des femmes malades avec des prothèses lisses"

En novembre 2014, elle finit par retirer ces prothèses. Pour Françoise, cette interdiction est une bonne chose, mais ça ne va pas assez loin: "On ne parle pas des prothèses microtexturées, nanotexturées et texturées tout court. Vous avez des femmes qui sont malades avec des prothèses lisses".

Françoise a fondé une association qui compte une dizaine de membres seulement. Les femmes ont du mal à parler: "Il y a le sentiment de culpabilité d'avoir pris un risque. Mais quand on nous a vendu ces prothèses, on nous a dit qu'il n'y avait pas de risque".

Ce matin, comme tous les 6 mois, Françoise fera une prise de sang, pour vérifier que le nombre d'anticorps présent dans son organisme est stable. Son combat continue.

Rémi Ink avec Paulina Benavente