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"La PMA est un enjeu de santé publique", affirme le président de SOS Homophobie sur RMC

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Joël Deumier, président de SOS Homophobie était l’invité de Jean-Jacques Bourdin ce mardi 25 septembre. Il a réaffirmé son souhait d'étendre la PMA aux femmes seules et aux couples de femmes. Une position, partagée par le Comité d’éthique, qui vient de rendre son avis.

Fin de vie, extension de la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules... Après huit mois de réflexion, l’avis du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) sur les grands thèmes de la loi sur la bioéthique vient de tomber. Il se dit défavorable à la légalisation de l'euthanasie mais favorable à l'extension de la PMA à toutes les femmes.

"Nous demandons que la PMA soit ouverte à l’ensemble des femmes en couple ou célibataires"

Joël Deumier, président de SOS Homophobie est, lui aussi, favorable à l’ouverture de la PMA pour toutes les femmes, seules ou en couple. Il milite pour son extension aux femmes qui, au-delà de 43 ans, ont pour souhait d’avoir un enfant. Une limite d’âge aujourd'hui imposée par la loi française.

"La PMA est une mesure d’égalité, qui permettra de mettre fin à une discrimination. Aujourd'hui, la PMA n’est ouverte qu’aux couples hétérosexuels et fermée aux couples de femmes donc par conséquent, c’est une discrimination. Nous demandons donc que la PMA soit ouverte à l’ensemble des femmes en couple ou célibataires".

"Ce qui compte, c’est avant tout, d'être de bons parents"

Le CCNE a déjà pris position en juin 2017 en faveur de l'ouverture de la procréation médicalement assistée à toutes les femmes et a donc réaffirmé sa volonté ce mardi. Mais c’est l’absence de père et donc le manque de référence paternelle qui poussent les détracteurs de la PMA à se mobiliser.

"Ce qui compte, c’est avant tout, d'être de bons parents. Peu importe la façon dont est composée la famille. Si les deux mamans sont de bons parents, il n’y a pas de sujet. Depuis 2013, la loi reconnaît les familles monoparentales donc il s’agit de les protéger davantage et de protéger l’enfant avant tout".

"Fonder une famille en toute sécurité juridique et sanitaire"

Et au-delà de l’égalité des droits entre les hétérosexuels et les homosexuels pour lesquels milite le président d’SOS Homophobie, c’est aussi "un enjeu de santé publique" qui motive son combat pour l’extension de la PMA.

"Ça permettra aux femmes seules et aux couples de femmes de fonder une famille en toute sécurité juridique et sanitaire. Aujourd'hui, des milliers de femmes font des PMA en France dite artisanales. C’est-à-dire qu’elles commandent du sperme sur internet qui n’est pas tracé. Il y a donc des risques d’infection, d'IST et d’hépatites. Quand elles ont les moyens, elles vont à l’étranger, en Belgique ou en Espagne et payent plusieurs milliers d’euros. Il y a donc une inégalité sociale".

La publication de ce nouvel avis laisse la place à un processus politique, puisqu'il doit nourrir les discussions parlementaires sur la prochaine révision de la loi de bioéthique.

Le gouvernement a prévu de présenter avant la fin de l'année un projet de loi qui sera débattu par le Parlement début 2019. Emmanuel Macron a déjà dit qu'il était favorable à l'élargissement de la PMA.

Bourdin Direct (avec C.P.)