La santé mentale "grande cause nationale": "Pas de place à l'hôpital pour ma fille" témoigne une mère désespérée

Parmi les chantiers à long terme que veut lancer le nouveau Premier ministre, il y a la santé mentale. Michel Barnier veut en faire la grande cause nationale 2025. Et il y a du boulot. Treize millions de personnes souffrent d’un trouble psychique en France. Parmi eux, plus d’un million et demi d’enfants et adolescents, comme Anaïs, la fille de Sandra, qui a écrit à RMC. À 14 ans, elle souffre de dépression sévère. “Dans notre département, il n’y a que quatre places en service psychiatrique et elles sont quasiment toujours prises”, témoigne cette maman désespérée.
“Anaïs fait des tentatives de suicide à la maison, elle se tape... On va souvent aux urgences attendre des heures. Et puis on rentre chez nous, car il n’y a pas de place pour une hospitalisation. Alors, on ramène nos enfants, on les porte à bout de bras. Ce n’est pas facile pour une maman d’entendre sa fille dire qu’elle veut mourir”, poursuit Sandra.
Le nombre de pédopsychiatres en forte baisse
Et cette maman pose cette question: "Est-ce que tout le monde attend qu'un drame arrive?". On estime qu’en France, une personne se suicide toutes les 40 minutes. Et l’offre de soins n’est pas suffisante.
Depuis une décennie, le nombre de places en psychiatrie à l’hôpital diminue: de 85.000 à 82.000 aujourd’hui. Le constat est d’autant plus dramatique en pédopsychiatrie. Alors que dans le même temps, le nombre de prises en charge a augmenté depuis le Covid chez les plus jeunes (+11.5% entre 2019 et 2021).
La Cour des comptes avait déjà donné l’alerte il y a un an et demi dans un rapport. On y apprenait que le nombre de pédopsychiatres était en forte baisse avec environ 2.000 praticiens, soit 34% de moins qu’en 2010. Depuis, rien n’a bougé.
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