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La santé mentale "grande cause nationale": "Pas de place à l'hôpital pour ma fille" témoigne une mère désespérée

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Le Premier ministre Michel Barnier a annoncé dimanche soir qu'il souhaitait faire de la santé mentale la "grande cause nationale" de l'année 2025, lors d'un entretien sur France 2. Sandra, maman d’une adolescente qui souffre de dépression, espère que le sujet sera réellement pris au sérieux rapidement.

Parmi les chantiers à long terme que veut lancer le nouveau Premier ministre, il y a la santé mentale. Michel Barnier veut en faire la grande cause nationale 2025. Et il y a du boulot. Treize millions de personnes souffrent d’un trouble psychique en France. Parmi eux, plus d’un million et demi d’enfants et adolescents, comme Anaïs, la fille de Sandra, qui a écrit à RMC. À 14 ans, elle souffre de dépression sévère. “Dans notre département, il n’y a que quatre places en service psychiatrique et elles sont quasiment toujours prises”, témoigne cette maman désespérée.

“Anaïs fait des tentatives de suicide à la maison, elle se tape... On va souvent aux urgences attendre des heures. Et puis on rentre chez nous, car il n’y a pas de place pour une hospitalisation. Alors, on ramène nos enfants, on les porte à bout de bras. Ce n’est pas facile pour une maman d’entendre sa fille dire qu’elle veut mourir”, poursuit Sandra.
La matinale 100% info et auditeurs. Tous les matins, Apolline de Malherbe décrypte l'actualité du jour dans la bonne humeur, avec un journal toutes les demies-heures, Charles Magnien, le relais des auditeurs, Emmanuel Lechypre pour l'économie, et Matthieu Belliard pour ses explications quotidennes. L'humoriste Arnaud Demanche vient compléter la bande avec deux rendez-vous à 7h20 et 8h20.
Ça nous concerne : Barnier, la santé mentale, "Grande cause nationale" - 24/09
2:08

Le nombre de pédopsychiatres en forte baisse

Et cette maman pose cette question: "Est-ce que tout le monde attend qu'un drame arrive?". On estime qu’en France, une personne se suicide toutes les 40 minutes. Et l’offre de soins n’est pas suffisante.

Depuis une décennie, le nombre de places en psychiatrie à l’hôpital diminue: de 85.000 à 82.000 aujourd’hui. Le constat est d’autant plus dramatique en pédopsychiatrie. Alors que dans le même temps, le nombre de prises en charge a augmenté depuis le Covid chez les plus jeunes (+11.5% entre 2019 et 2021).

La Cour des comptes avait déjà donné l’alerte il y a un an et demi dans un rapport. On y apprenait que le nombre de pédopsychiatres était en forte baisse avec environ 2.000 praticiens, soit 34% de moins qu’en 2010. Depuis, rien n’a bougé.

Pour interpeller, lancer l’alerte sur un sujet qui vous concerne, une adresse: canousconcerne@rmc.fr

Amélie Rosique