Impôts, PMA, retraites, santé mentale… ce qu’il faut retenir de l’interview de Michel Barnier sur France 2

Le Premier ministre Michel Barnier au journal télévisé de France 2 à Paris, le 22 septembre 2024 - Julie SEBADELHA / POOL / AFP
Michel Barnier a tenté ce dimanche 22 septembre sur France 2 de répondre aux critiques sur son gouvernement. À peine formée, l'équipe gouvernementale est déjà marquée par des tensions avec les députés du bloc central et sous la menace de la gauche et du Rassemblement national.
Une motion de censure sera déposée par la gauche juste après la déclaration de politique générale du Premier ministre, prévue le 1er octobre, a déclaré sur France 3 le patron du PS Olivier Faure. de son côté, le RN attend d'en savoir plus sur l'élaboration du budget 2025 pour se prononcer.
“J’ai interrogé beaucoup de personnalités de gauche”, a expliqué Michel Barnier sur France 2. “J'entends des personnalités comme Olivier Faure qui disent, avant même que j'ai ouvert la bouche, 'on va censurer'. Moi, je le regrette beaucoup, car je pense depuis très longtemps que le sectarisme, l'intolérance, c'est une preuve de faiblesse".
Droits LGBTQ, IVG, fin de vie...
Les "grandes lois" de "progrès social ou sociétal" comme celles sur l'interruption volontaire de grossesse (IVG), le mariage pour tous ou l'assistance médicale à la procréation (AMP ou PMA) seront "intégralement préservées", a assuré le Premier ministre Michel Barnier dimanche soir sur France 2.
"Ces lois, elles seront intégralement préservées" et "je serai un rempart pour qu'on préserve l'ensemble de ces droits acquis" en termes "de libertés, de progrès social. Il n'y a aucune ambiguïté", a-t-il déclaré au lendemain de la présentation de son gouvernement où sont entrés plusieurs ministres conservateurs. Son successeur Gabriel Attal l'avait appelé un peu plus tôt à lever les doutes sur ces sujets "clairement dans sa déclaration de politique générale", prévue le 1er octobre.
Déficit et impôts
Concernant le déficit de la France, le Premier ministre a promis de ne "pas alourdir encore l'impôt sur l'ensemble des Français", expliquant vouloir préserver de hausses "les gens les plus modestes, les gens qui travaillent, les classes moyennes". Mais, "les plus riches doivent prendre part à l'effort de solidarité", a-t-il prévenu, refusant de se prononcer sur un éventuel rétablissement de l'ISF, demandé par la gauche.
Réforme des retraites
Concernant la très controversée réforme des retraites, entrée en vigueur il y a un an et dont l'abolition est réclamée par la gauche et le Rassemblement national, le successeur de Gabriel Attal a indiqué qu'il souhaitait "prendre le temps de (l') améliorer".
"On a une loi qui prévoit un cadre financier et je pense que ce cadre financier doit être préservé", a-t-il déclaré, ajoutant toutefois qu'il allait "faire confiance aux partenaires sociaux pour améliorer cette loi, pour réformer".
Santé mentale et sport
Michel Barnier a également annoncé qu'il souhaitait faire de la "santé mentale" la "grande cause nationale" de l'année 2025, alors que la psychiatrie subit une crise grave et persistante en France. Dans la foulée des Jeux olympiques et paralympiques, il a par ailleurs assuré vouloir faire du sport "une grande ambition nationale décentralisée, partout".
“Cohésion et fraternité”
Le Premier ministre, qui a redit qu'il ne serait pas candidat à la présidentielle en 2027, a assuré que "dans l'intérêt du pays", "il n'y aura pas de polémique" avec Emmanuel Macron, appelant à "un esprit de compromis positif, dynamique avec le chef de l'Etat". Mi-septembre, Michel Barnier avait estimé qu'il n'y avait "pas de domaines réservés" au président de la République, préférant évoquer des "domaines partagés".
Le Premier ministre a aussi appelé à "la cohésion" et à "la fraternité" au sein de son gouvernement, promettant des "compromis". "On va parler dans un climat de plus grande cohésion, de plus grande fraternité", a-t-il ajouté, pour "permettre à toutes les initiatives, toutes les énergies de s'exprimer".