RMC
Santé
Exclusivité

"Les prix vont augmenter de 10%" : le laboratoire Biogaran confirme le "contrat" pour l’amoxicilline

placeholder video
Invité d’"Apolline Matin" ce vendredi sur RMC et RMC Story, Jérôme Wirotius, directeur général du laboratoire Biogaran, confirme la hausse du prix de 10% de l’amoxicilline. Et s’engage sur la production de 12.8 millions de boîtes.

Êtes-vous prêts à payer plus cher les médicaments? C’est la grande question qui s’adresse aux patients dans le cadre de la lutte contre la pénurie de certains produits dans les rayons des pharmacies, observée ces derniers mois. Pour l’amoxicilline, un antibiotique, c’est déjà acté. L’Etat et 13 laboratoires ont conclu un accord pour une hausse du prix de 10%. Dans "Apolline Matin" ce vendredi sur RMC et RMC Story, Jérôme Wirotius, directeur général du laboratoire Biogaran, confirme ce "contrat", avec en échange une production de 12.8 millions de boites pour éviter les pénuries dans les prochaines semaines.

"Un marché a été signé entre les pouvoirs publics et 13 laboratoires, dont nous faisons partie, sur l’amoxicilline, explique-t-il. On nous demande 12,8 millions de boites pour couvrir la période hivernale. Nous le ferons. On a été prévu ‘last minute’, en juillet, et il faut quatre à six mois pour lancer les productions. Mais on va réussir pour ces 12,8 millions de boites. Les prix vont augmenter de 10%. Cela fait trois ans qu’on subit l’inflation et une nouvelle taxe, dans laquelle on ne devrait pas être, qui normalement est là pour refacturer les laboratoires sur les dépassements des dépenses de santé. Mais nous, avec nos génériques à -60%, c’est comme ça qu’on fait faire 2 à 3 milliards d’euros d’économies par an au système de santé."

L'invité du jour : Jérôme Wirotius - 01/09
L'invité du jour : Jérôme Wirotius - 01/09
10:13

"Il faut des mesures pérennes"

"Cette hausse est temporaire, ajoute Jérôme Wirotius. Il faut remplir les conditions sur le niveau de stock et les quantités, sinon il faut rendre les 10%. C’est un contrat. Si on ne le remplit, on rend l’argent. Mais si on veut régler les problèmes de fond, on ne peut pas mettre des mesures temporaires. Il faut des mesures pérennes, donner de la visibilité. On a 114 médicaments, sur notre catalogue de 900, sur lesquels on perd de l’argent. Ils sont non rentables. Cela fait trois ans qu’on essaye d’encaisser les coûts. On ne pense qu’aux patients.

Pour ce laboratoire, qui fabrique des génériques, la hausse des prix des médicaments est une nécessité. "La doctrine, sur les génériques, c’est qu’on ait un prix à -60% du produit qui précédait. On atteint des prix qui deviennent complètement dingues. L’amoxicilline pédiatrique, un flacon de 125 ml avec le principe actif, une pipette, une notice, une boite, c’est 76 centimes d’euro. On le produit à pertes. Certains l’ont compris", souligne le directeur général de Biogaran.

"Cela fait trois ans qu’on travaille là-dessus avec les pouvoirs publics, qu’on met une pression positive pour essayer de sortir par le haut, indique Jérôme Wirotius. Les prix sont tellement bas en France. Sur les 20 pays européens comparés l’année dernière, la France est 14e. En Italie, les médicaments sont 38% plus chers en moyenne." Mais certains étiquettes s'apprêtent à changer dans les pharmacies françaises.

LP