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"Les réticents ont une absence de civisme et d'esprit collectif ": les prises de rendez-vous pour la vaccination en baisse

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DOCUMENT RMC - Si le gouvernement se veut rassurant, les médecins craignent que le vaccination soit au niveau de son plafond de verre. Pour la médecin généraliste Tura Milo, les réticents ont une "absence de civisme et d’esprit collectif".

A-t-on atteint un plafond de verre? Les nombres de prises de rendez-vous pour une première injection stagnent. Depuis le 1er juin, elles sont en baisse après avoir connu un pic aux alentours du 11 mai. Pourtant, il reste encore de nombreux Français à vacciner pour atteindre la tant attendue immunité collective face au Covid-19. De fait, 75% des plus de cinquante ans ont reçu au moins une dose, mais le dernier quart semble difficile à convaincre. Et les jeunes, désormais éligibles à la vaccination peinent à se mobiliser.

"Les gens qui y pensent moins sont les jeunes, les plus âgés y pensent beaucoup", assure ce vendredi matin sur RMC Tura Milo, médecin généraliste à Paris. Si dans la capitale les prises de rendez-vous pour une première injection sont toujours à des niveaux élevés, dans certains départements comme en Mayenne, des rendez-vous sont disponibles du jour pour le lendemain.

"Ceux qui se sentent concernés sont ceux qui veulent voyager", assure Tura Milo, qui attend "cette obligation de pass sanitaire". "Il y a une stratégie d’obligation qui va venir, juste (...) on fait les choses petit à petit pour ne pas avoir tout en même temps", assure-t-elle estimant qu'elle a environ un patient sur 10 qui est réticent à la vaccination.

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"Il y a des gens qu’on n’arrivera malheureusement pas à convaincre"

La praticienne estime que les réticents sont "ceux qui ne veulent pas voyager et se disent qu’ils sont jeunes, qu'ils n'attraperont pas la maladie". Pour elle, ils ont une "absence de civisme et d’esprit collectif, sont plutôt dans une vie isolée, n’ont pas de famille, de grands-parents".

"Cela va être difficile" de briser le plafond de verre. "Il y a des gens qu’on n’arrivera malheureusement pas à convaincre, les réticents ont plus peur du vaccin que de faire la maladie", ajoute Tura Milo.

Les médecins avancent eux plusieurs explications pour expliquer cette baisse. Ainsi, de nombreux Français attendraient la rentrée, car leur seconde dose tomberait en plein milieu de leurs congés. Ensuite, les horaires des centres ne seraient pas adaptés au rythme de vie des moins de 50 ans.

De son côté, le ministre de la Santé Olivier Véran se veut rassurant: il rappelle ainsi que la vaccination continue de battre des records avec entre 600.000 et 700.000 injections par jour. La barre des 30 millions de primo-injections devrait ainsi être atteinte le 15 juin comme prévu par le gouvernement.

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Guillaume Dussourt