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Masque obligatoire au travail: "On ne peut pas adopter des mesures univoques partout", prévient un épidémiologiste

Didier Giraud

Didier Giraud - RMC

Annoncé mardi le port "systématisé" du masque au travail doit entrer en vigueur au plus tard le 1er septembre. Et déjà des entreprises font des demandes de dérogations.

Les sourires entre collègues seront bientôt un lointain souvenir. À partir du 1er septembre au plus tard, le port du masque au travail devient "systématisé", comme l’a annoncé mardi aux partenaires sociaux la ministre du Travail Elisabeth Borne. Une décision censée limiter le retour de l’épidémie de Covid-19 alors que 24% des nouvelles contaminations se font en milieu professionnel.

Mais l’annonce de la ministre fait déjà grincer des dents au sein de quelques entreprises qui souhaiteraient obtenir des dérogations : "On ne peut pas adopter des mesures univoques sur tous les lieux de travail. Ce serait stupide, mal compris et mal appliqué. Dans chaque entreprise, il faut que les chefs d’entreprise, l’inspection du travail et le médecin du travail identifient les zones à risque, les facteurs de risque, les gestes à risque et les lieux à risque", prévient sur RMC l’épidémiologiste Yves Buisson qui plaide pour un port du masque adapté.

Les gestes barrières à pérenniser

"Il faut le faire sans tarder car les indicateurs épidémiologiques sont en train de remonter. Il faut surtout qu’à la rentrée, les bonnes habitudes soient prises partout et comprises par tous de façon à être appliquées sur le long terme", préconise le professeur.

Mercredi sur RMC, le secrétaire d’Etat chargé de la sécurité au travail Laurent Pietraszeskwi, a assuré que les agents de l’inspection du travail effectueraient des contrôles et que les fautifs risquaient une mise en demeure. Le masque doit être à la charge des entreprises chargées de veiller au bon respect de son port. Le télétravail "reste recommandé", prévient Elisabeth Borne, notamment dans les "zones de circulation active du virus".

Guillaume Dussourt