"Mon fils a tué ma fille avant d'être déclaré irresponsable": le témoignage glaçant d'un père

Le suspect de l'attaque au couteau du CHU de Reims, qui a tué une infirmière et blessé une secrétaire médicale, avait déjà commis un acte similaire dans un établissement psychiatrique qu'il fréquentait depuis plusieurs années. L'homme de 59 ans, qui souffre de troubles psychiatriques, avait poignardé quatre personnes et avait été mis en examen, sans contrôle judiciaire, et devait être fixé sur son irresponsabilité pénale ou non ce vendredi.
Un drame qui relance le débat sur l'irresponsabilité pénale et l'accompagnement des victimes et de leurs proches. Philippe, gérant de société dans les Pyrénées-Atlantiques, témoigne du manque d'accompagnement après le meurtre de sa fille par son propre fils, déclaré ensuite irresponsable pénalement.
"Ma fille était dans une mare de sang"
"Mon fils de 21 ans a tué ma fille de 17 ans le 12 mars 2016", raconte-t-il ce mercredi dans "Les Grandes Gueules" sur RMC et RMC Story. "Il m'a attendu toute la journée avant de m'attaquer. Je suis arrivé, ma fille était dans une mare de sang, il m'a sauté dessus, j'ai reculé et je suis ressorti. Des voisins m'ont aidé et la police est arrivée".
"Il n'y a pas eu de jugement, juste une audience où des psychologues ont dit qu'il était pénalement irresponsable. Et ça, je l'ai appris par la presse. Il avait acheté un couteau à dépecer trois semaines avant et avait fait des recherches sur internet pour dépecer un corps. Il avait prévu de me dépecer vivant. Je veux bien le coup de folie, mais il avait prémédité son coup", déplore le gérant de société, qui assure que son fils est actuellement en prison psychiatrique. Les psychiatres avaient diagnostiqué une schizophrénie interprétative doublée d'un "vécu persécutoire" qui l'avait poussé au crime.
Son appartement sous scellés, aucun dédommagement pour se reloger
Aujourd'hui, Philippe en veut à la police et aux institutions judiciaires, évoquant le manque d'accompagnement psychologique et matériel, après la mise sous scellés de son appartement pendant 18 mois. "Juste après, j'ai été deux jours en hôpital psychiatrique. Ma compagne de l'époque a pu retourner dix minutes dans notre appartement pour prendre quelques affaires", explique Philippe, qui assure n'avoir eu aucun dédommagement pour se reloger. "Un an après, j'ai eu 10.000 euros, ce que valait ma fille en fait...".
Et le cauchemar n'est pas fini: "Quand je serai mort, il va hériter de moi parce qu'il est irresponsable. Je trouve ça inadmissible. Mon fils, dans ma tête, il est mort, c'est un monstre". Philippe assure que son fils ne semblait pas présenter de problèmes psychiatriques: "Il était ch... mais comme plein d'ados et il ne prenait pas de drogue à ma connaissance".